Les adoptions de l'enfant du conjoint, en hausse en France

Les adoptions concernant l'enfant du conjoint (ou ex-conjoint) sont en très forte hausse en 2018, selon un rapport du ministère de la Justice. Au point qu'elles concernent la quasi-totalité des adoptions. Par ailleurs, les adoptés sont généralement des adultes trentenaires !

Les adoptions de l'enfant du conjoint, en hausse en France
© 123RF / goodluz

Le bulletin statistique Infostat Justice publié en février 2020 par le ministère de la Justice recense les jugements d'adoptions simples et plénières prononcés en 2018. Or, sur les 12 500 adoptions (enfants et adultes) accordées, il s'agit dans 73 % des cas d'adoptions simples : l'enfant continue d'entretenir des liens avec sa famille d'origine. Les 27 % restants concernent les adoptions plénières c'est-à-dire que le lien avec ses parents géniteurs est définitivement rompu. Quant à la personne adoptée, elle n'est plus franchement une enfant puisqu'elle est âgée de 34,5 ans en moyenne. Enfin, on apprend que les adoptions intra-familiales - généralement lorsque le conjoint demande à adopter l'enfant du parent - ont explosé ces dernières années devançant les les adoptions nationales et internationales jusqu'alors majoritaires.

Le beau-parent est le plus souvent l'adoptant

Pour ce qui est de l'adoption simple, l'adoptant est 9 fois sur 10 le beau-père ou la belle-mère de l'enfant, d'ailleurs la plupart du temps (78 %) il s'agit d'un homme. A noter que dans 3 % des cas, c'est l'ex-conjoint qui procède à cette demande d'adoption. Preuve que l'amour familial peut se tisser au-delà des liens du sang et de la vie de couple ! Du côté des adoptions plénières, près de 6 sur 10 sont également demandées par le conjoint du père ou de la mère. Un chiffre multiplié par 10 en une décennie puisqu'il ne concernait que 6 % des adoptions en 2007. En outre, ce type d'adoption est demandé, dans 83 % des cas, par un concubin du même sexe. Il s'agit d'une femme dans 97 % des cas, grâce à l'adoption de la loi sur le mariage pour tous et l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. En effet, si les couples homosexuels peuvent désormais se marier, s'il désirent avoir un bébé, seul le géniteur ou la mère l'ayant porté dans son ventre est reconnu comme parent de l'enfant. L'adoption est donc la seule alternative pour obtenir légalement un lien familial avec l'enfant.  

L'adoption nationale et internationale en berne

En 2007, l'adoption plénière internationale (adopter un enfant à l'étranger) dominait puisqu'elle concernait 71 % des enfants adoptés, 11 ans plus tard, elle a chuté à 7 %. Refroidis par les difficultés d'une adoption au niveau national, les aspirants parents se tournaient jadis vers l'adoption internationale. Mais celle-ci s'est également complexifiée : à peine quelques 600 adoptions internationales ont été accordées en 2018. Cette diminution s'explique par une plus grande protection juridique des enfants à travers le monde et par la signature de la convention internationale de la Haye prévoyant que l'adoption à l'étranger d'un enfant n'ait lieu que s'il "ne peut dans son pays d'origine, être placé dans une famille nourricière ou adoptive, ou être convenablement élevé"