"À la retraite, je ne suis plus libre de rien" : ces grands-parents qui en ont marre de jouer les nounous

"À la retraite, je ne suis plus libre de rien" : ces grands-parents qui en ont marre de jouer les nounous

Pendant les vacances scolaires, plus besoin d'inscrire les enfants au centre aéré ou d'embaucher une nounou, les grands-parents répondent volontiers présents. Mais ces derniers, parfois sollicités à outrance par les jeunes parents, sont de plus en plus nombreux à exprimer leur ras-le-bol ! Témoignages.

Les grands-parents français sont nombreux à garder leurs petits-enfants durant les vacances scolaires, surtout l'été. Ce qui arrange bien les jeunes parents, qui n'ont pas toujours les moyens d'avoir recours à une solution de garde, et souvent peu de congés pour garder les enfants à la maison. Parfois, ces derniers les sollicitent aussi pour emmener les petits à l'école, aller les chercher ou les accompagner aux activités sportives et culturelles du mercredi. Résultat : ceux qui pensaient flâner et voyager à la retraite se retrouvent bien souvent "contraints" de suivre un calendrier et des horaires bien précis, même si cela reste pour eux un plaisir de voir grandir leurs petits-enfants. Ces derniers se sentent parfois prisonniers de ce nouveau rôle de "nounou", ne sachant pas toujours comment dire non à leurs enfants.

En effet, s'ils se prêtent généralement de bonne grâce à l'exercice lorsqu'il reste ponctuel, les difficultés s'annoncent lorsque ce rôle de nounou de substitution finit par devenir envahissant. Un mercredi de temps en temps, passe encore. Mais tous les jours, certainement pas ! C'est exactement ce que vit Maryse, mamie de deux petits garçons "Lorsque ma fille m'a dit qu'elle n'avait pas de nounou pour la rentrée, j'ai immédiatement accepté de la dépanner. Mais je pensais que ce serait l'affaire d'un mois ou deux. Et ça s'est finalement prolongé jusqu'en juin…", nous précise-t-elle. Toute jeune retraitée, Maryse espérait profiter de cette liberté nouvelle pour s'adonner à ses passions. Mais elle a vite endossé le rôle de taxi. "En plus de garder le plus jeune plusieurs après-midi par semaine, je garde également l’aîné le mercredi et je l'emmène à ses différentes activités…" Résultat, la grand-mère a l'impression d'avoir un travail à temps plein ! Et il suffit de passer la tête dans un club de sport ou un conservatoire de musique le mercredi pour constater que les têtes grises sont légion. 

Désormais, il ne s'agit plus pour ces grands-parents modernes de récupérer les enfants avec un pain au chocolat à la sortie de l'école, mais aussi de participer quotidiennement à leur éveil, parfois au détriment de leur équilibre. Comme Maryse, une internaute déplore sur le forum du Journal des Femmes une situation qui lui a complètement échappée. "Je n'en peux plus et ma fille ne veut rien entendre. Je ne suis plus libre de rien, cantonnée à la maison et à aller les chercher à l'école, je m'épuise...". Là où les parents ont un rôle éducatif, les grands-parents assurent un rôle de transmission, d'écoute et de partage, mais ils ne sont pas des "parents bis" comme on l'entend parfois.

Difficile toutefois pour les jeunes parents, eux-mêmes débordés par le quotidien, d'entendre qu'ils en demandent trop à leurs propres parents. La communication est alors la clé pour éviter de sombrer dans le conflit et d'altérer durablement les liens entre les différents membres de la famille. 

Ces grands-parents qui assurent !

Un point commun entre tous ces grands-parents : l'amour inconditionnel qu'ils portent à leurs petits-enfants... Et à leurs enfants ! Malgré la fatigue, les tensions et les couacs, tous se réjouissent de partager ces moments si précieux avec leurs petits qui leur offrent une seconde jeunesse. Tout est évidemment affaire de dosage ! Mais pour certains comme Marie-Claire, mamie comblée d'une petite fille de 6 ans et demi, être grand-parent est un tel bonheur qu'ils ne renonceraient pour rien au monde à la course du mercredi. "J'aime mon indépendance et j'y tiens. Mais voir grandir ma petite fille est si précieux que je dis toujours "Oui" lorsque mon fils me demande de la garder. Ce sont des moments à jamais irremplaçables pour elle comme pour moi."