Un prénom, ça change une vie !

Un prénom peut par son origine, sa consonance ou sa rareté avoir de l'impact sur la façon dont celui qui le porte mène son existence. Synthèse de tout ce qu'il a changé pour vous.

Il m'a compliqué les choses à l'adolescence
Certains prénoms parce qu'ils évoquent une chanson paillarde, une série télé légère ou une personnalité médiatique deviennent de véritables handicaps à une période aussi délicate que l'adolescence. Sujets à railleries, ils rendent encore plus difficile la construction de l'identité. Hélène déclare "Mon prénom ne m'aide pas à me sentir sûre de moi". Même si l'évocation de l'héroïne fleur bleue prête à sourire, la répétition des remarques devient gênante. Porter un prénom démodé peut avoir le même impact. Preuve en est : le récit de Paulette qui n'osait pas l'avouer aux garçons qui l'intéressaient. 

 Il constitue une super carte de visite
Certains prénoms marquent les esprits. Tout le monde s'en souvient. Pratique à l'école, dans la vie professionnelle mais aussi sociale, ils permettent de lier contact facilement. Margarita se rappelle des années Fac : "Il était très rare qu'on ne retienne pas mon prénom. Je me faisais repérer tout de suite..." Et, dans une société conformiste, quoi de plus difficile que se démarquer des autres ? Une fois devenus adultes, ceux qui possèdent des prénoms originaux ou rares racontent combien cela les a aidés à s'affirmer en tant qu'être unique. Vanina "sort du lot automatiquement", Clory "suscite l'intérêt et retient l'attention", Aleth "donne l'occasion de lancer la conversation."

Il m'oblige à porter le poids de l'histoire familiale

Le choix d'un prénom fait parfois référence à la perte d'un être cher. Il peut alors devenir un fardeau, une "marque de non-existence" comme le décrit Vincente, dont la maman a choisi ce prénom féminin dans des circonstances dramatiques : "Ma mère était persuadée qu'elle allait avoir un garçon. Mon père est mort deux mois avant ma naissance. Elle a donc juste ajouté un "e" à son prénom." Confusion des genres, des origines ("tout le monde croît que c'est espagnol") et sensation de n'exister que pour combler une absence, le témoignage de Vincente montre que les prénoms hantent comme des fantômes. Idem pour Marie-Serge poursuivie par l'image de son géniteur à travers la deuxième partie de son prénom. Madeleine qui porte le prénom de sa tante décédée jeune explique même qu'elle était persuadée de mourir au même âge qu'elle...

Il influence mes centres d'intérêt

Maïté pourrait se plaindre de la célébrité qui se cache derrière son prénom, mais au contraire, elle en a fait un atout. Elle blague avant les autres, imite la cuisinière et son accent du sud-ouest. Elle avoue même se mettre à la cuisine pour coller au plus près la personnalité de son homonyme ! Michèle-Ange a eu la réaction inverse en jurant de ne jamais tenir un pinceau de sa vie ! Quant à Gaëlle, qui n'a de bretonne que l'origine de son prénom, elle avoue se sentir à l'aise dans la région bigouden ! Barbara, elle, se demande si son prénom (qui vient de "barbare", en latin "l'étranger") n'a pas joué dans sa décision de quitter son pays natal pour vivre à l'étranger...

Il donne une fausse image de moi
Georgette surprend toujours ses interlocuteurs par son jeune âge... En effet, personne ne s'attend à voir une trentenaire répondre à l'appel de ce prénom ! Quant à Maïté, qui l'imaginerait petite et menue avant de la rencontrer ? Même surprise avec Natalia, prénom tout de suite associé à la culture slave : "Récemment, je suis allée à Moscou. A chaque fois que je montrais ma carte de visite, on me parlait en russe sans hésitation ! Personne ne s'attend qu'une personne blonde, très blanche et aux yeux clairs et s'appelant Natalia soit en fait à 100 % d'origine portugaise". Jocelyne exprime très bien son désarroi face à ce prénom qui ne lui ressemble pas : "J'ai une image de femme douce et un brin nostalgique alors que je suis dynamique, exigeante et tournée vers toutes sortes de nouveautés technologiques et informatiques."

Il détermine mon tempérament

Pour Eve-Marie, pas de doute, le paradoxe qui unit ses deux prénoms symboliques en un seul ont fait d'elle une femme tout en contrastes : "Eve, la 1ère femme terrestre mais aussi la tentatrice, et Marie, la 1ère femme céleste, la vertueuse pas excellence. Mon prénom représente mon côté yin et mon côté yang." Même raisonnement pour Pascale qui oscille entre deux influences : "Ce prénom m'a toujours tiraillé entre deux traits de caractère : une partie très douce et calme et une partie très masculine, liée au fait que Pascale soit un prénom mixte". Anne qui, petite, a souffert de jeux de mots indélicats, affirme que désormais elle sait se défendre ! Et Elisabeth, que sans le soutien de son homonyme, la reine d'Autriche, elle n'aurait jamais eu la même force et la même détermination. Comme quoi... 

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