Une grossesse sur deux dans le monde n'est pas intentionnelle

121 millions de grossesses, soit presque une sur deux dans le monde chaque année, ne sont pas intentionnelles, selon un rapport du Fond des Nations unies pour la population (UNFPA). 60% de ces grossesses se terminent par une IVG.

Une grossesse sur deux dans le monde n'est pas intentionnelle
© Pexels / Nataliya Vaitkevich

Une grossesse sur deux n'est pas intentionnelle

121 millions de grossesses, soit presque une sur deux dans le monde chaque année ne sont pas intentionnelles. Un chiffre "extrêmement élevé" révélé par le Fond des Nations unies pour la population (UNFPA). ce 30 mars 2022. Au point qu'il a décidé de consacrer son rapport annuel sur la question et l'a intitulé Comprendre l'imperceptible. Ces grossesses n'ont pas été prévues et choisies par les femmes concernées. Elles peuvent survenir ou non dans le cadre dans une relation de couple et certains facteurs ont été identifiés : la pauvreté, le faible taux d'emploi et d'instruction, l'exposition à la violence et à la coercition. L'UNFPA les définit ainsi : "une grossesse inopportune, survenant plus tôt que souhaité, ou alors que la femme n'a pas prévu d'avoir (davantage) d'enfants". Attention, cela ne signifie pas qu'elles sont finalement toutes considérées comme non désirées : "Certaines grossesses non intentionnelles seront accueillies comme un heureux événement, tandis que d'autres se termineront par un avortement", explique le Fond, en soulignant que "toutes les femmes, ainsi que certaines personnes ne s'identifiant pas comme telles, sont susceptibles d'être confrontées à une grossesse non intentionnelle au cours de leur vie".

Quel taux d'avortement pour ces grossesses imprévues ?

Le rapport met en lumière le fait que 60 % de ces grossesses, un peu plus de la moitié, se terminent par une interruption volontaire de grossesse (IVG). Avorter semble souvent être la seule solution envisageable pour ces femmes, en particulier lorsqu'elles ont peur de perdre leur emploi, que cela les conduise à un mariage forcé ou de basculer dans la pauvreté. Et, plus que le nombre de grossesses non intentionnelles, un autre chiffre est particulièrement inquiétant : dans 45 % des cas, ces avortements ne sont pas médicalisés. Or, le fait d'avorter en dehors du milieu médical, parce qu'il est trop tard ou parce que c'est interdit, est l'une des principales causes de mortalité maternelle dans le monde.

Un non respect des droits reproductifs

Le droit fondamental de décider d'avoir ou non des enfants a été consacré par plusieurs accords internationaux et ratifiés par de nombreux pays. Or, le rapport met en lumière le fait que le droit de choisir de donner la vie ou pas n'existe en réalité pas vraiment : "Seules 57 % des femmes sont capables de faire valoir leurs choix à l'égard de leur santé et de leurs droits en matière de sexualités et de procréation."

Le manque d'accès et d'informations sur la contraception

Si ces grossesses non intentionnelles se produisent, c'est d'abord parce que "aucune contraception n'est efficace à 100 %" et que l'accès à ces méthodes n'est pas toujours possible. En plus de cela, selon le rapport, "plus de 257 millions de femmes n'ont pas recours à des méthodes sûres et efficaces de contrôle des naissances". Cela peut être lié à des difficultés d'accès ou de trouver une solution adaptée pour soi, mais aussi à l'inquiétude de possibles effets secondaires et au fait de ne pas en prendre car on a peu de rapports sexuels. Autre phénomène inquiétant, le "grand nombre de mythes" et la "désinformation massive" autour de la contraception. Dans certains cas, il y a également de la coercition reproductive, c'est-à-dire la contrainte à la reproduction. A cela, il faut ajouter que, lorsque la conception s'est produite, un grand nombre de femmes n'ont pas accès à l'avortement. De quoi pousser l'UNFPA à lancer un appel "à faire de l'autonomie corporelle une priorité". Pour cela, il faut notamment renforcer les systèmes de santé et éducatifs, mais aussi garantir l'accès à des moyens de contraception abordables, accessibles et qui conviennent à tous et toutes

Source : rapport Comprendre l'imperceptible de l'UNFPA