"Tout le monde a un rôle à jouer contre les violences faites aux enfants"

Une étude commanditée par l'association Enfance et Partage à l'occasion de Journée internationale des Droits de l'Enfant montre que les violences faites aux enfants inquiètent les Français. Même si ces derniers, peu ou mal informés, sont encore nombreux à hésiter avant de donner l'alerte.

"Tout le monde a un rôle à jouer contre les violences faites aux enfants"
© dmitrimaruta

A l'occasion de la Journée internationale des Droits de l'Enfant, l'association Enfance et Partage publie les résultats d'une étude réalisée en partenariat avec l'institut Elabe sur les Français et les violences envers les enfants. Une étude d'envergure, réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1006 personnes en octobre 2020, qui vise à la fois à sensibiliser les citoyens et à encourager la réflexion des pouvoirs publics et des acteurs sociaux. "Rappelons qu'aujourd'hui, un enfant meurt tous les cinq jours après avoir été victime de violences intrafamiliales, et que 23 000 enfants ont été victimes de violences sexuelles en 2017.", explique Marie-Pierre Colombel, Présidente d'Enfance et Partage.

Violences faites aux enfants : un sujet d'importance majeur pour les français

Selon l'enquête de l'association Enfance et Partage, les violences faites aux enfants sont un sujet d'importance fondamentale aux yeux des Français. Parmi les personnes interrogées, 34% l'ont cité comme la première cause de leur indignation parmi les problèmes structurels de la société évoqués dans le questionnaire.  97% des Français estiment même que "tout le monde" a un rôle à jouer pour lutter contre ces violences. "Il est très significatif qu'interrogés sur ce qui les indigne le plus parmi plusieurs grands sujets de société, les Français mettent en première position la violence envers les enfants alors que ce thème est loin d'être le plus médiatisé.", analyse Bernard Sananes, président d'Elabe. Un sentiment partagé la Présidente d'Enfance et Partage. "Cette étude confirme que les Français ont pris conscience de l'importance du sujet des violences faites aux enfants, ce qui constitue un premier pas essentiel !", observe-t-elle. 16% des français interrogés déclarent par ailleurs avoir été eux-mêmes victimes de maltraitances de la part d'un adulte lorsqu'ils étaient enfants, mais seulement 19 % ont l'impression d'avoir été face à un enfant victime de violence au cours de ces dernières années.

Des français concernés, mais peu armés pour réagir

Si l'enquête montre que les français se sentent réellement concernés par les violences subies par les enfants, ils sont également nombreux, 61%, a déclarer attendre d'avoir des preuves pour donner l'alerte et donc à s'abstenir en cas de doute. Enfance et Partage insiste sur la nécessité de donner l'alerte face au moindre doute. Les personnes interrogées ont également été 62% à déclarer qu'elles ne savaient pas quel numéro contacter pour signaler un cas de violence sur un enfant. Seuls 16% avaient connaissance du numéro dédié aux cas de maltraitance infantile, le 119. Les français pensent en premier lieu à la police et la gendarmerie puis aux services sociaux. 

En outre, 68% des Français ne se sentent pas suffisamment informés et estiment ne pas disposer des informations nécessaires pour pouvoir agir. Pour plus de la moitié des personnes interrogées, la maltraitance des enfants n'est pas un sujet suffisamment abordé dans les médias et ils sont même 67% à penser qu'il s'agit d'un sujet tabou. "Nous voyons que pour lutter efficacement contre ces violences, nous devons davantage informer les citoyens sur les moyens à leur disposition et leur rappeler qu'en cas de doute, il faut quand même agir !", conclut la Présidente d'Enfance et Partage Marie-Pierre Colombel.