L'UFC-Que Choisir dit non à la publicité pour la malbouffe

L'UFC-Que Choisir alerte sur l'exposition des enfants aux publicités pour des aliments trop gras. Pour lutter contre l'obésité infantile, elle lance une pétition et demander l'interdiction de la publicité pour les produits alimentaires mal notés au nutri-score et destinés aux enfants à la télévision et sur le net.

L'UFC-Que Choisir dit non à la publicité pour la malbouffe
© Tatyana Tomsickova

Pour lutter contre l'obésité infantile, l'UFC-Que Choisir a décidé de passer à la vitesse supérieure. L'association de défense des consommateurs vient de lancer une pétition nationale pour obtenir une loi de moralisation du marketing alimentaire. "Nous exigeons l'interdiction par la loi de la pub pour les produits alimentaires déséquilibrés", déclare l'association qui s'engage, aux côtés de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves), la PEEP (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public), Familles Rurales, la FFD (Fédération Française des Diabétiques) et le Réseau Environnement Santé.

Publicité pour la malbouffe : L'UFC-Que Choisir publie une étude édifiante 

"La prévalence de l'obésité et du surpoids chez les enfants a été multipliée quasiment par 6 depuis les années soixante pour atteindre désormais 17 %, soit un enfant sur six.", alerte l'association de consommateurs dans une étude publiée le 16 septembre 2020. 13 ans après une première enquête sur ce thème et un appel à un encadrement par la loi, l'UFC-Que Choisir a relancé une enquête pour vérifier si les professionnels avaient amélioré leurs pratiques. "La responsabilité de l'industrie alimentaire dans cette évolution est désormais bien démontrée.", ajoute l'UFC-Que Choisir qui précise que ces publicités induisent chez les enfants une consommation excessive d'aliments trop gras, trop sucrés, trop salés.

L'étude a analysé "448 heures de programmes télévisés" et "7 150 spots publicitaires". Les résultats sont alarmants. "88 % des spots concernent des aliments de Nutri-Score 'D' et 'E', c'est-à-dire les deux classements les plus défavorables du point de vue nutritionnel (contre 43 % pour les aliments 'tous publics')", précise l'association de consommateurs. Les enfants sont donc deux fois plus ciblés que les adultes par les publicités pour les confiseries, chocolat, fast food, gâteaux et céréales très sucrées. Plus ciblés mais aussi plus vulnérables. 

Une pétition pour interdire les publicités pour les produits notés D et E

Face à l'inaction des pouvoirs publics, en dépit des efforts consentis ces dernières années, et parce que les professionnels n'ont en rien amendé leurs pratiques, cette pétition demande l'interdiction des publicités pour les produits alimentaires notés D ou E et destinés aux enfants, à la télévision et sur Internet. "Quand on regarde, les chaînes publiques jouent bien le jeu parce qu'au moment des émissions pour enfants on n'a pas trouvé de produits déséquilibrés à destination des enfants. Sur les chaînes privées, il n'y a que des engagements très flous. En dehors des émissions spécifiques pour enfants, là où ils sont le plus nombreux, vers 20h, c'est terrible la promotion pour ces produits", observe Alain Bazot, le directeur de l'UFC-Que Choisir dans un entretien à France Info. 

L'UFC-Que Choisir et les organisations de parents d'élèves, familiales et de malades qui ont lancé cet appel ont également édité un guide pratique donnant des conseils nutritionnels concrets pour chaque moment de consommation et dévoilant le Nutri-Score de 114 aliments destinés aux enfants.