Les solutions pour protéger les enfants contre la pollution dans les écoles

L'association Respire conseille aux parents d'agir auprès des écoles, des mairies et du département pour prémunir les enfants de la pollution aux abords des établissements scolaires. Quelles écoles sont les plus polluées et comment améliorer la qualité de l'air ?

Les solutions pour protéger les enfants contre la pollution dans les écoles
© Nadezhda Prokudina-123rf

Lorsque l'heure de la récré a sonné, les écoliers sortent prendre l'air... pollué ! Ce qui est inquiétant, c'est que "les enfants sont vulnérables à la pollution. Leurs systèmes respiratoire et immunitaire sont immatures, ils respirent plus vite, ils sont plus petits et donc plus proches des pots d'échappement", précise Olivier Blond, président de l'association Respire. Pour protéger les petits écoliers dans les établissements scolaires et sur le chemin de l'école, l'association Respire livre ses recommandations et incite les parents à agir auprès des pouvoirs publics. 

Comment préserver les enfants contre la pollution à l'école ?

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Parents d'élèves, vous pouvez agir © Association Respire

Des solutions existent, rappelle l'association, à commencer par la diminution du traffic routier à proximité immédiate des établissements scolaires, l'utilisation de produits d'entretien non polluants dans les classes et l'optimisation de la ventilation.  Pour accompagner ses enfants à l'école, l'association recommande aux parents de limiter l'utilisation des voitures ou véhicules motorisés, mais de privilégier les pédibus, les vélobus ou les véhicules légers. Vous pouvez également choisir l'itinéraire où la circulation est la moins dense pour que vos enfants soient le moins exposés possible. Par ailleurs, les parents peuvent agir directement au sein des établissements scolaires, notamment en demandant un audit de la qualité de l'air dans l'établissement, (conformément au décret n° 2015-1000 du 17 août 2015), ou en réclamant les résultats si cet audit a déjà été effectué. L'association suggère également de proposer des actions pédagogiques, de demander l'installation de capteurs de pollution, de filtres sur les VMC et de purificateurs d'air afin d'optimiser l'aération. Quant à la mairie, elle pourra mettre en place des passages piétons aux alentours des écoles, des zones à trafic limité ou résidentielles, des ramassages d'élèves selon les quartiers en vélobus par exemple. Les parents peuvent notamment réclamer de restreindre le stationnement devant l'école, ou encore végétaliser les alentours. Pour aller plus loin, la région ou le département peuvent être sollicités, pour faire retirer les bus polluants, créer des infrastructures...

Quelles écoles sont les plus polluées ? 

Après avoir passé au crible 12 520 établissements scolaires publics et privés de la région, l'association Respire a publié, en mars 2019, une carte scolaire détaillant les niveaux d'exposition de chacune des écoles, de la crèche au lycée. Résultat : 682 (soit 5% des écoles analysées) sont exposées à des concentrations de dioxyde d'azote (NO2) dépassant les normes légales (soit 40µg/m3). Sans surprise, c'est à Paris que les écoliers sont les plus concernés avec 548 établissements pointés du doigt, soit 26% des établissements qui dépassent les seuils de pollution. On en compte alors 125 en petite couronne et 9 en grande couronne. Pour autant, l'association Respire note une amélioration de l'air dans la capitale, depuis 2012. "La proportion d'établissements dépassant les seuils légaux de pollution au dioxyde d'azote (NO2) a été divisée par plus de deux à Paris entre 2012 et 2017, passant de 66% à 26%. En petite couronne, ce chiffre est passé de 8,4 % à 3,6 %", précise le communiqué. En outre, la baisse de la concentration de NO2 la plus forte a lieu à Paris (-11,14 %) et l'amélioration la plus faible a lieu en proche couronne avec un minimum en Seine Saint-Denis (-5,56 %).

  • Les crèches les plus critiques sont situées à Montreuil (93) avec 89 µg/m3  mais aussi dans le 10ème arrondissement de Paris (Crèche République Enfants (84 µg/m3) et l'école du Faubourg-Saint-Martin), suivies des halte-garderies de Bailly, Bolivar (19e) ou encore de la crèche Cannelle de Montrouge (92).
  • Les maternelles et écoles primaires les plus polluées sont les écoles primaires et élémentaires du 4e arrondissement de la capitale (rue du renard et rue Saint-Merri (avec respectivement 90 et 65 µg/m3), l'école maternelle Gambetta (69 µg/m3) ainsi qu'une école primaire du 20e.
  • Les collèges et lycées. Certains atteignent 89 µg/mcomme les établissements scolaires Paris Football Club Academy situés à Montreuil (93). On retrouve également le collège et le lycée général Jules Ferry (83 µg/m3) dans le 9e, le collège et lycée général et technologique Chaptal (62 µg/m3), le lycée professionnel Abbé Grégoire (Paris 3e) et enfin le collège privé Sainte Geneviève à Asnières sur Seine. Voir notre guide des écoles.

Comment améliorer la qualité de l'air dans les écoles ?

Selon une étude de Santé Publique France publiée en 2016, on pourrait éviter près de 17 700 décès prématurés en France chaque année si l'on respectait les seuils fixés par l'OMS. Une pétition intitulée "Protégeons nos enfants" est lancée pour inciter les maires à prendre des mesures nécessaires. "Il existe une multitude de solutions comme la mise en place de Zones à Faibles Émissions ambitieuses qui, nous le savons, améliorent la qualité de l'air", précise Olivier Blond, président de Respire. Il s'agit de zones dans lesquelles on restreint la circulation des véhicules les plus polluants, qui auraient alors l'autorisation de circuler uniquement aux heures de bureaux par exemple. L'association Respire recommande que soient menées des mesures locales à proximité des écoles  concernées. Par ailleurs, si cette étude mesure la qualité de l'air extérieure, il faudrait aussi améliorer la qualité de l'air intérieur dans les établissements scolaires

Quels sont les risques de ces polluants ?

Le dioxyde d'azote (NO2) irrite les voies respiratoires et s'avère particulièrement nocif, notamment pour les enfants asthmatiques ou malades. Il est principalement émis par le chauffage et le trafic routier. Les microparticules de moins de 10 micromètres (PM10) pénètrent également les voies respiratoires pouvant provoquer des inflammations. Quant au PM25, ces particules rejetées par le chauffage, les voitures et l'industrie et d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres, elles constituent un facteur aggravant pour les enfants ou les malades chroniques des voies respiratoires.