Enfant maltraité et signalement : les témoins doivent réagir !
Tony, un petit garçon de trois ans, est décédé en 2016 sous les coups de son beau-père. Son voisin Jonathan comparaissait devant le tribunal correctionnel de Reims pour "non-dénonciation de mauvais traitements", avant d'être relaxé. Que dit la loi lorsque les témoins n'agissent pas pour secourir l'enfant ?
Les violences faites aux enfants sont bien plus nombreuses qu'on ne le pense, parmi les plus taboues, et toutes les situations ne sont pas repérées. Dans le doute, par peur de se tromper ou d'empirer les choses, par crainte de l'agresseur... Les témoins s'abstiennent souvent de signaler un cas de maltraitance. Selon un sondage sur la maltraitance infantile, mené en 2017 par l'Enfant Bleu, la moitié des personnes interrogées ont admis ne pas avoir réagi alors qu'elles avaient un soupçon d'un cas de violence. C'était notamment le cas de Jonathan, un jeune homme de 34 ans qui comparaissait ce mardi 22 octobre devant le tribunal correctionnel de Reims, pour "non-dénonciation de mauvais traitements". En cause ? Il n'était pas intervenu auprès de Tony, âgé de trois ans et battu à mort par son beau-père en 2016. Pourtant, le jeune homme a reconnu avoir entendu des cris et des coups, et précise avoir tenté d'avertir le bailleur et posé des affiches dans l'immeuble contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Il a finalement été relaxé.
Témoin de maltraitance infantile : que dit la loi ?
L'article 434-4 du Code Pénal précise que "le fait, pour quiconque ayant connaissance de privations, de mauvais traitements ou d'agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur ou à une personne qui n'est pas en mesure de se protéger (...) de ne pas en informer les autorités judiciaires", est passible de trois ans de prison et de 45.000 euros d'amende.
Comment signaler un cas de maltraitance ?
Souvent reléguées au rang de simples "faits divers", ces maltraitances infantiles ont des conséquences graves sur le développement physique et psychologique, allant parfois jusqu'au décès. Pour venir en aide aux enfants maltraités qui n'ont aucun moyen de se défendre face à des adultes mal-intentionnés, il revient à chacun d'entre nous de réagir. En composant le 119, ou en contactant une association qui lutte contre les maltraitances infantiles. S'il n'y a aucun doute sur les violences, il faut alors contacter la police qui pourra agir au plus vite. Rappelons que certains signes peuvent vous alerter, notamment ceux qui sont perceptibles et physiques, les troubles du comportement ou encore la parole de l'enfant... Les professionnels compétents se chargeront, selon la situation, d'intervenir auprès de la famille si besoin, et dans certains cas, de placer l'enfant s'ils estiment qu'il est en danger.
Un film choc pour inciter les témoins à réagir