Un enfant sur sept respire de l'air toxique

Environ deux milliards d'enfants respirent un air pollué et 300 millions un air toxique, selon l'Unicef, qui demande aux dirigeants de la planète des actions immédiates.

Un enfant sur sept respire de l'air toxique
© Stanislav Komogorov - 123RF

Près d'un enfant sur sept respire de l'air toxique. Ce sont en effet 300 millions d'enfants dans le monde qui vivent dans un endroit où la pollution de l'air extérieur dépasse d'au moins six fois les normes internationales, selon un nouveau rapport de l'Unicef.

Ce rapport intitulé Assainissons l'air pour les enfants s'est appuyé sur l'imagerie satellite afin de définir le nombre d'enfants "exposés à des degrés de pollution atmosphérique excédant les normes internationales fixées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et indiquer où ils vivent", précise le site de l'Unicef. Environ 2 milliards d'enfants vivent dans des zones où la "pollution atmosphérique causée par les émissions des véhicules, l'utilisation intensive de carburants fossiles, la poussière et l'incinération des déchets dépasse les normes minimales de qualité de l'air fixées par l'OMS". C'est en Asie du Sud qu'il y a le plus grand nombre d'enfants (620 millions) vivant dans ces conditions, suivie par l'Afrique qui en compte 520 millions. Ils sont 450 millions dans la région de l'Asie de l'Est et du Pacifique. Les auteurs se sont également intéressés aux conséquences de la pollution à l'intérieur des logements, engendrée par l'utilisation du charbon et du bois pour cuisiner et se chauffer. Elle touche majoritairement les enfants de familles à faible revenu vivant en zone rurale dans les pays en développement.

"Une des plus grandes menaces pour la santé". La pollution de l'air intérieur et extérieur est responsable de pneumonie et d'autres maladies respiratoires qui provoquent près d'un décès sur 10 parmi les tout-petits. "La pollution de l'air contribue grandement au décès de quelque 600 000 enfants de moins de cinq ans chaque année et menace la vie et l'avenir de millions d'autres", déplore Anthony Lake, directeur général de l'Unicef, sur le site. "Les matières polluantes, ne se contentent pas d'endommager les poumons des enfants, elles peuvent aussi franchir la barrière protectrice du cerveau et endommager définitivement leur développement cérébral. Leur avenir en sera compromis", poursuit-il. La pollution est ainsi "l'une des plus grandes menaces pour la santé des enfants", selon l'Unicef.

Quatre mesures d'urgence. Afin de protéger les enfants de la pollution atmosphérique, le fonds des Nations unies pour l'enfance demande aux dirigeants de la planète participant à la COP22 de prendre plusieurs mesures d'urgence dans leurs pays respectifs. Elle les invite ainsi à réduire la pollution en s'efforçant de respecter les normes internationales de qualité de l'air fixées par l'OMS, en diminuant la combustion de combustibles fossiles et en investissant dans des sources d'énergie renouvelables. L'accès des enfants aux soins de santé doit également être facilité et leur exposition à la pollution, minimisée. Enfin, l'Unicef leur demande d'assurer le suivi de la pollution atmosphérique afin de réduire l'exposition des enfants, des jeunes, des familles.