"Marre du rose" : la campagne contre les jouets stéréotypés
A l'approche de Noël, les associations féministes lancent une campagne de sensibilisation pour inciter le grand public à interpeller l'industrie du jouet et mettre fin aux stéréotypes.
Des poupées, des princesses, du maquillage et des châteaux roses pour les filles, des super-héros, des jeux de construction et du bleu pour les garçons... Voici ce que les parents trouvent d'année en année dans les rayons des magasins de jouets à l'approche de Noël. "Depuis une dizaine d'années, le marketing genré devient extrême, la situation est ridicule. En Espagne, ils ont complètement renversé cela, notamment dans les catalogues de jouets. La France est assez forte pour dépasser ce type de clivage", avait déclaré Pascale Boistard, secrétaire d'Etat aux Droits des Femmes, invitée à la rédaction du JournaldesFemmes.com à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Les féministes en ont marre du rose ! A l'approche de Noël, des militantes d'associations féministes (Osez le Féminisme et Chiennes de garde) s'unissent pour faire changer les mentalités. Elles distribueront des tracts ce samedi devant l'entrée des magasins de jouets à Paris et dans certaines grandes villes de France. Leur nouvelle campagne "Marre du rose" vise à sensibiliser le grand public sur la vente de ces jouets stéréotypés, en incitant chacun à interpeller les fabricants et grandes enseignes de distribution. Comment ? En partageant le message de la campagne sur les pages facebook des magasins de jouets (La Grande Récré, King Jouet, Joué Club, Leclerc, Toys'R'Us, Maxi Toys, Carrefour ou Auchan), ou au choix sur la page facebook des fabricants de jouets (LEGO, Mattel, VTech, Corolle, Disney Infinity, Meccano, Barbie, Hasbro, Playmobil, Bandai, Disney Princess, Marvel et Nerf).
Les deux associations regrettent par ailleurs les jouets des années 1980 qui étaient davantage unisexe et "se passaient de frères à soeurs". Pour Chiennes de Garde et Osez le féminisme, il s'agit d'une manière d'inciter les parents à dépenser plus. "Pour doubler votre chiffre d'affaires, vous déclinez des jeux en rose et en bleu, enfermant filles et garçons dans des rôles totalement périmés", dénoncent les associations.