Espagne : un enfant décède de la diphtérie

Un petit garçon espagnol de six ans est décédé de la diphtérie un mois après avoir été infecté. Ses parents qui n’avaient pas souhaité le faire vacciner, s’estiment aujourd’hui "trompés" par les groupes antivaccination.

Espagne : un enfant décède de la diphtérie
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Un enfant de six ans non vacciné est décédé de la diphtérie en Espagne, plus d’un mois après avoir été infecté par la bactérie Corynebacterium diphteriae. Cette maladie avait été détectée chez le petit garçon le 1er juin dernier. Il avait été immédiatement placé sous assistance respiratoire et cardiaque. La maladie n’existant plus en Espagne depuis 1987, il avait bénéficié d’un traitement avec du retard. Les pouvoirs publics ont effet peiné à trouver l’antitoxine correspondant à la bactérie qui est d’autant plus efficace qu’elle est administrée tôt. C’est la Russie où la diphtérie sévit encore, qui l’avait finalement fourni en urgence à l’Espagne par valise diplomatique. 150 personnes de l’entourage du petit garçon avaient par ailleurs été placées sous surveillance. Au total, neuf enfants et un adulte qui ont été contaminés et traités par antibiotiques. Etant vaccinés, ils n’ont toutefois pas développé la maladie, selon les services de santé de Catalogne.

Des parents qui s’estiment "trompés" par les groupes antivaccination. Le petit garçon n’était pas vacciné car ses parents avaient refusé de le faire à cause des effets secondaires. Ressentant "une grande culpabilité", ils s’estiment aujourd’hui "trompés" par les groupes antivaccination qui les ont convaincus du bienfait de leurs idées en omettant de les informer des dangers encourus. "Qu'il nous arrive quelque chose comme ça dans un pays ou l'accès à la vaccination est gratuit et universel doit, en tant que société, nous faire réfléchir", a déclaré le responsable de la santé de la région de Catalogne Boi Ruiz, lors d'une conférence de presse." Nous lançons un appel aux parents : qu'ils vaccinent leurs enfants", a-t-il ajouté. "Il n'y a pas de risque zéro. Mais ce que l'on ne peut pas faire c'est utiliser le fait qu'il n'y ait pas de risque zéro pour créer une peur chez les parents vis-à-vis du vaccin." L’Espagne a par ailleurs écarté tout risque d’épidémie, 95 % de la population étant vaccinée.

De nombreux adultes ne sont pas à jour. La diphtérie était la première cause de mortalité infantile à la fin du XIXe siècle. Cette maladie avait toutefois quasiment disparu à la faveur de la vaccination apparue dans les années 1920. La vaccination des enfants contre la diphtérie est en effet obligatoire en France depuis 1938. Une première injection doit être faite chez le nourrisson avec des rappels jusqu’à l’âge adulte, puis un rappel tous les dix ans. Pourtant, de nombreux adultes qui ne sont pas à jour dans leur vaccination, ont un taux d’anticorps insuffisant pour être considéré comme protecteur. L’Institut de veille sanitaire a recensé en France, entre 2002 et 2012, neuf cas d’infection à Corynebacterium diphteriae dont huit importés. Tous étaient des sujets mal ou non vaccinés.

Alors que la vaccination est également sujette à de nombreuses polémiques en France, le décès de cet enfant vient rappeler toute l'importance des vaccinations obligatoires, contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.