Les méthodes d'éducation de cinq mamans

Cinq lectrices témoignent sur leurs astuces pour se faire obéir de leurs enfants.

Les méthodes d'éducation de cinq mamans
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Béatrice, 40 ans : "J'ai suivi des cours pour devenir une bonne mère"


"Nous avons 4 enfants : 3 filles de 12, 10 et 7 ans et un garçon de 4 ans. J'ai vécu quatre ans en Californie et j'ai suivi là-bas ce qui s'appelle une 'parenting class', autrement dit des cours pour devenir de bons parents. J'applique au quotidien quelques grands principes que j'ai en partie découvert durant ces cours.

On ne peut exercer une autorité juste que si l'on est clair et crédible. Crédible cela veut dire que je ne peux pas leur demander de ranger leur chambre, si j'ai moi-même laissé trainer mes affaires dans le salon. Clair signifie qu'il doit y avoir des règles connues et expliquées. Plutôt que de les gronder lorsqu'ils oublient de faire quelque chose, j'essaie de rappeler les conséquences de l'acte. Il est plus neutre de dire : 'si le lait n'est pas rentré dans le frigo, il va tourner', ou 'cartable dans l'entrée, chute assurée' plutôt que 'tu as encore oublié de rentrer le lait ou de ranger ton cartable'.

Enfin, à table, je distribue des avertissements sous forme de carton jaune et carton rouge avant expulsion vers le banc de touche. Concrètement, certains parents vont certainement trouver ce système trop rigide, mais il est indispensable d'avoir des règles claires et justes, surtout avec une famille nombreuse, où il y a toujours un enfant pour trouver que les autres ont plus de droits et moins de devoirs que lui. Enfin, l'autorité exercée avec discernement aide les enfants à grandir et à se prendre en charge. Elle les prépare à la vie à l'école et en société. Bien sûr, tout n'est pas parfait et il y a des jours où je suis découragée, mais au moins j'ai une méthode à laquelle me 'raccrocher'."

Marie, 38 ans : "Je les prépare à la vie en société"

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Les mamans témoignent sur la façon de mettre des limites à leur enfant. © Eléonore H - Fotolia.com


"J'ai deux aînés d'un premier mariage : Lora, 12 ans, et Bastien, 9 ans. Et Emma et Isore, encore bébés toutes les deux, ont déjà un caractère bien trempé ! L'obéissance n'est pas le maître mot ici. Il faut sans cesse répéter, et encore répéter une chose avant qu'elle ne soit faite. C'est donc la dispute assurée pour en arriver à ce que les enfants reconnaissent leurs torts et promettent de changer.

Parfois, il faut en arriver à la menace. Celle de les priver d'une chose qu'ils aiment par dessus tout. Mais comme je mets rarement à exécution ces dites menaces, ils ont tôt fait de ne plus en tenir compte. Mais j'ai pris conscience de cette grosse lacune, et ils sont plutôt surpris de voir que maintenant ce sont rarement des paroles en l'air.

Toute punition appliquée est un déchirement pour moi. Je trouve cela frustrant pour eux, mais je ne peux pas laisser passer leurs fautes. Et je pense que cela les prépare à la vie en société. Les aînés ont beaucoup de mal à accepter les remarques de leur beau-père. Peut-être est-ce dû au fait que là aussi j'ai eu le grand tort de vouloir prendre leur défense systématiquement quand je jugeais une remontrance non justifiée. Mais là aussi j'ai appris à prendre partie pour mon compagnon lors d'une remarque à l'encontre de mes enfants. A présent je le leur ai bien expliqué que les décisions sont prises par les deux adultes de la famille et qu'il leur faut les accepter."

Danielle, 54 ans : "Dans un ménage, ce sont les parents qui commandent"


"J'ai un fils unique de 17 ans. Dès son enfance, je lui ai posé des limites et lui ai montré que dans un ménage, ce sont les parents qui commandent. L'autorité ne me coûte pas car j'estime que c'est rendre service à mon fils dans la vie.

Trop de parents baissent actuellement les bras, élèvent leurs enfants comme des rois. Mes parents me disaient 'ce ne sont pas les oisillons qui mènent les oies aux champs'. A la maison, c'est moi qui représente l'autorité. Mon mari souhaitait avoir un garçon pour partager les loisirs et les centres d'intérêt, aussi est-il moins sévère. Mais lorsqu'il s'énerve, notre fils ne bronche plus ! Il nous craint tous les deux.

Pour le faire obéir, nous le raisonnons, en lui montrant les bons et mauvais côtés des situations, mais nous n'avons pas recours aux punitions. Il doit comprendre de lui-même. Je ne supporte pas qu'il me tienne tête ou me réponde : là je sors de mes gonds et je lui fais remarquer que 'tant qu'il vivra sous notre toit, nous serons en droit de savoir ce qu'il fait et que si cela ne nous plaît pas, nous nous y opposerons'.

Nous l'avons élevé dans le sens du respect, de la politesse, du travail, des responsabilités, du goût de l'effort, du beau, de l'élévation de soi, de la valeur de l'argent. Ce n'est pas toujours facile, ni certain d'y arriver, mais il faut essayer."

Hélène, 48 ans : "Pour me faire obéir, je montre l'exemple"


"J'ai élevé ma fille seule, dans des conditions matérielles relativement difficiles. Aujourd'hui, elle a 22 ans, elle est autonome. Je lui ai posé des limites dès le plus jeune âge, en les expliquant le plus possible au départ. Cela me coûtait énormément, car c'est tellement plus facile de laisser faire, par peur du conflit, d'être moins aimé. Et ça n'est pas facile à assumer !

Pour me faire obéir, je lui montrais l'exemple : 'tu vois, moi je fais comme ça, que cela me plaise ou non, et j'attends de toi que tu fasses la même chose'. Je ne supporte pas le manque de respect vis à vis de moi ou d'un tiers, et le mensonge volontaire. Lorsqu'elle ne respectait pas un engagement, je disais non à quelque chose qui lui aurait fait plaisir, et je tenais bon.

Et si je lâchais - malheureusement nous ne sommes pas béton -, alors je montrais que je cédais consciemment et je négociais ou glissais une autre demande en compensation, dans la douceur, et non dans l'abandon ! Car le parent doit rester maître pour être un modèle constructif."

Joëlle, 36 ans : "Surtout, j'essaye de ne pas crier"

"Je suis maman de 2 enfants : Mélina, 6 ans et Alexis, 4 ans. Ils savent qu'ils ne doivent pas prendre le contrôle et nous imposer leurs choix, même si nous écoutons et tenons compte de leur mécontentement. Il est parfois difficile de ne pas accéder à la requête de l'un ou de l'autre, mais il ne faut pas céder car nous ne serions plus crédibles si nous ne tenions pas nos engagements.

L'important est que les enfants sachent pourquoi nous refusons d'acheter tel jouet, de les laisser manger trop de bonbons, etc. S'ils refusent de faire ce que je leur demande, je les préviens qu'ils seront punis. Les punitions sont différentes pour l'un et pour l'autre, du fait de leur différence d'âge et de caractère. Mélina peut être privée d'ordinateur, ou de vélo, et ponctuellement si elle se rebelle de façon très insolente, elle est consignée dans sa chambre jusqu'à ce qu'elle se calme. Pour Alexis, une punition serait plus de lui confisquer certains jouets, ou le priver de dessins animés. 

Surtout, j'essaie de ne pas crier, même si parfois, c'est difficile. Je leur rappelle souvent que je suis très fière d'eux, mais que lorsqu'ils ne sont pas sages alors je ne suis pas très fière. Je leur dit aussi que je les aime et que leur comportement ne change en rien ces sentiments. Nous avons listé sur une feuille de papier les choses à faire ou à ne pas faire. Un système de point rouge ou vert était appliqué en fonction du résultat de la journée ou de la semaine, et les enfants étaient très motivés par le fait d'avoir le plus de points verts possible !"