Cette nouvelle angoisse frappe les ados de plein fouet : les signes à repérer
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Cette nouvelle angoisse frappe les ados de plein fouet : les signes à repérer

Le Covid, la crise économique, l'emploi, les réseaux sociaux... De nombreux facteurs ont alimenté une nouvelle source d'angoisse chez les jeunes. Explications.

Les adolescents sont souvent mal dans leur peau, ils se cherchent, ne savent pas vers quel métier s'orienter, stressent pour leurs examens, certains traversent des chagrins d'amour... Difficile pour eux de gérer toutes ces émotions. À cet âge, les angoisses sont nombreuses chez les jeunes. Et il semblerait qu'une toute nouvelle phobie fasse son apparition, dès le collège ou le lycée. En cause : la période du Covid-19, les crises économiques à répétition, le chômage ou encore l'inflation... Et comme beaucoup de choses de la vie, les réseaux sociaux n'arrangent rien. Les ados ont tendance à comparer leur train de vie à celles des stars ou des influenceurs qui partagent un quotidien plus que luxueux. "En effet, les influenceurs et les réseaux sociaux ont tendance à exacerber la place de ce que l'on nomme "idéal du moi", cette vision d'un soi parfait (beau, riche, intelligent...) que l'on souhaiterait atteindre et vis-à-vis duquel on compare, sans s'en rendre compte, sa propre existence. Lorsque l'idéal est trop présent et trop inaccessible, les adolescents ont tendance à se dévaloriser, à s'angoisser ou à se déprimer", nous confirme Vincent Joly, psychiatre pour enfants et adolescents.

Selon les spécialistes, cette nouvelle angoisse peut entraîner des troubles du sommeil, des maux de tête, des troubles de l'alimentation, une perte de confiance en soi, et un épuisement mental. Certains de ces signes peuvent en effet alerter les parents. Mais de quoi les jeunes ont-ils peur exactement ? On parle de la péniaphobie, la peur de devenir pauvre, ou l'angoisse de l'insécurité financière. Et elle ne se limite pas à une simple inquiétude : chez certains, elle engendre aussi une anxiété persistante, une obsession du travail ou de l'épargne, voire un rejet de tout ce qui évoque la précarité. Ce phénomène encore peu nommé commence pourtant à être observé par les psys, les enseignants et les parents, qui voient émerger une génération hantée par la peur de manquer ou tout simplement, celle de ne pas réussir dans la vie. C'est la raison pour laquelle les jeunes sont particulièrement concernés. 

"Cette peur n'est bien sûr pas totalement injustifiée et de nombreux adolescents et jeunes adultes peuvent être confrontés à de graves difficultés financières. Le drame, c'est que la peur n'évite pas le danger, bien au contraire. Mais il est difficile pour ces adolescents de prendre du recul ou de relativiser face à des préoccupations qui sont souvent aussi celles de leur famille ou de leurs enseignants qui s'inquiètent pour l'avenir des jeunes générations", commente notre psychologue.

À l'approche des examens, les adolescents ressentent davantage de stress, surtout s'ils ont l'impression de rater leurs études ou s'ils n'obtiennent pas leur diplôme. Mais quand le stress prend le dessus, les lycéens prennent aussi le risque de perdre leurs moyens. Certains ont par ailleurs le sentiment de ne jamais en faire assez : ils se tuent à la tâche et mettent toutes les chances de leur côté pour réussir leur vie, ce qui peut potentiellement les conduire à un épuisement mental. 

Pour surmonter cette crainte, il faut avant tout relativiser. Ce n'est pas parce qu'on rate un examen que l'on rate sa vie. Et surtout, il faut arrêter de se comparer aux autres, notamment via les réseaux sociaux. Faire les bons choix dans la vie ne doit pas être une source de stress permanente.