L'émoji Règles pour en finir avec le tabou des règles

La journée internationale du droit des filles a été symboliquement choisie par l'association Règles Elémentaires pour lancer un émoji Règles. Une petite culotte blanche, tachée de sang -rouge, évidemment- pour en finir avec l'invisibilisation de ce phénomène naturel et pourtant encore si tabou. Militant contre la précarité menstruelle, l'association a fait le constat que même sur les espaces virtuels et autres réseaux sociaux, les règles n'avaient aucune place, aucune reconnaissance,  comme si elles n'existaient pas. Or, elles concernent 16 millions de femmes et de jeunes filles en France, et parmi ces dernières, une sur trois a déjà subi des discriminations liées à ses menstruations. De fait, il est temps de banaliser ce mécanisme physiologique naturel, en en faisant un sujet courant et pleinement constitutif de la vie des filles : "Représenter les choses, c'est les faire exister. Les emojis sont entrés dans les usages universels. Compris et utilisés dans le monde entier sans barrière de langage, et par tous les âges, ils sont un outil fort pour faire évoluer les systèmes de représentations, comme on l'a vu sur la couleur de peau ou sur la diversité des couples" peut-on lire dans le communiqué de l'association. 

Emoji Règles et hashtag #periodemoji

Fort du constat qu'il existe plus de 20 émojis pour faire des coeurs mais pas un seul pour symboliser les règles, la présidente Maud Leblon, en partenariat avec l'agence .YZ,  va officiellement déposer un dossier pour demander la création d'un émoji sur les règles rapporte France Inter. Aussi, lancent-ils en cette journée internationale des filles 2022 " une campagne digitale pour mobiliser le plus grand nombre de signataires via la pétition periodemoji.org" afin de présenter la pétition au Consortium Unicode, qui supervise la création et l'intégration des nouveaux emojis. Une campagne digitale accompagne cette pétition, articulée autour du hashtag #periodemoji. Le but ? Démystifier les règles qui ne doivent plus être l'objet de poncifs humiliants. "Les règles ne sont pas sales, les règles ne sont pas taboues, les règles sont naturelles et les règles ont aussi des conséquences sur la vie des femmes. Et il ne faut pas l'oublier. Donc aujourd'hui, ce qu'on veut, c'est parler des règles, inviter les gens à en parler dans leur famille, auprès de leurs amis, au travail, à l'école, pour que les conséquences sur la vie de millions de personnes en France ne soient plus aussi insupportables" a-t-elle ajouté.