Allaitement : une pétition pour ne plus culpabiliser les mères

"Parce que l'allaitement au sein ou au biberon doit rester un choix personnel", un groupe de femmes lance une pétition dans une tribune de Libération afin de ne plus culpabiliser les mères.

Allaitement : une pétition pour ne plus culpabiliser les mères
© Igor Dmitriev

Ce n'est pas parce que les femmes décident (par choix ou par contrainte) de ne pas allaiter leur enfant qu'elles sont pour autant de mauvaises mères. Pour dénoncer les diktas de la société qui imposent aux jeunes mamans de donner le sein plutôt que le biberon, un groupe de dix femmes a publié une tribune dans le journal Libération et lancé une pétition. Parmi elles : les journalistes Lauren Bastide et Elisabeth Bost, la blogueuse Titiou Lecoq, l'auteure de BD Pénélope Bagieu, ou encore la créatrice Delphine Manivet... "L'allaitement au sein ou au biberon doit rester un choix personnel. [...] Il ne faut ni culpabiliser les adeptes du biberon, ni moquer celles du sein. Toutes se trouvent confrontées au même problème : le jugement d'autrui. Les premières seraient des infanticides en puissance, les secondes des arriérées. Chaque femme mérite un respect égal dans ses choix personnels. Nous demandons simplement de conserver notre droit à décider sans devoir affronter une culpabilisation permanente", ont-elles exprimé.

Dans cette tribune, les signataires dénoncent également la mise en avant des différentes études. Notamment celles qui laissent entendre que l'allaitement au sein réduirait le risque de mort subite du nourrisson, ou que les bébés allaités auraient un QI supérieur à ceux nourris au biberon. Elles rappellent par ailleurs que "la situation des mères n'est pas la même dans tous les pays". Lorsqu'on entend en effet que la généralisation de l'allaitement de longue durée "sauverait 800 000 enfants par an", il s'agit d'une échelle mondiale. "Comment peut-on mettre sur un pied d'égalité une femme qui accouche dans un pays pauvre avec un environnement insalubre, et une femme d'un pays industrialisé avec un accès facile non seulement à l'eau potable mais aux soins médicaux en général ?" Rappelons enfin que l'allaitement maternel, recommandé jusqu'au six premiers mois de la vie du nourrisson par l'Organisation mondiale de la santé n'est pas une obligation. D'autant que de nos jours, la composition des laits infantiles est parfaitement adaptée aux nouveau-nés. Sein ou biberon... Chacune est donc libre de son choix, sans que cela n'implique son rôle de mère ou la santé de son enfant. 

Témoignez : Allaitement ou biberon, comment avez-vous fait votre choix ?