Fleur du désert, le destin bouleversant de Waris Dirie "Suivre les missions, ça me rebooste", Céline Bonnaire (Fondation PPR)
Céline Bonnaire, déléguée générale de la Fondation PPR, s'est rendue sur le terrain. retour d'expérience.
Vous êtes partie au Mali en juin, et plus récemment au Pakistan pour suivre les missions... Qu'est-ce qui vous a le plus frappée sur le terrain ?
Céline Bonnaire : Deux choses. Il y a le côté "accumulation" des peines et la force des femmes. Lorsque vous voyez une femme malienne qui s'occupe de sa famille, travaille les champs, et accessoirement se fait taper dessus, et qui garde une force vitale impressionnante...C'est incroyable ! Enfin, j'ai été frappée par le professionnalisme des équipes que j'ai rencontrées sur place. Un seul mot : chapeau !
"Il faut déverrouiller les choses"
Comment ressort-on de ces expériences ?
C. B. : Avec la pêche ! Ça me rebooste pour en parler, pour raconter comment ça se passe. Ce sont des petits pas, des progrès locaux, mais l'air de rien ça avance.
La journée de la femme vient de fêter ses 100 ans. Quel message souhaitez-vous transmettre à cette occasion ?
C. B. : Qu'il y a du travail... Qu'il faut en parler le plus possible. Les thématiques des violences faites aux femmes sont des sujets sensibles, pas très glamour. Les femmes comme les hommes ne sont pas très à l'aise pour en parler ou entendre en parler. Il faut déverrouiller les choses. Plus on en parlera et moins il y aura de clichés sur les mutilations sexuelles féminines. On entend beaucoup dire que cela a un lien avec la religion, cela n'en a aucun. Cela existait bien avant que n'importe quel texte religieux ne soit écrit. Il faut cultiver les gens sur ce thème. Il faut aussi rendre hommage au travail des associations sur le terrain, car c'est vers elles que les femmes se tournent et c'est grâce à elles qu'elles peuvent s'en sortir. Plus il y aura de gens mobilisés sur ces sujets et plus on arrivera à faire bouger les choses.