Comme MAIS VOUS ETES FOUS, 5 premiers films marquants de réalisatrices

En salles le 24 avril, le drame familial "Mais vous êtes fous" marque les premiers pas d'Audrey Diwan à la réalisation et soulève bien de belles promesses. Avant elles, d'autres réalisatrices ont également réussi avec brio leur baptême du feu. Tour d'horizon.

Comme MAIS VOUS ETES FOUS, 5 premiers films marquants de réalisatrices
© Wild Bunch Distribution

Elle a commencé sa carrière en tant que journaliste, a fait un tour dans l'édition tout en signant des romans, avant d'entreprendre une carrière de scénariste. Avec son compagnon Cédric Jimenez, elle a co-signé les trames d'Aux yeux de tous, La French et HHhH. En 2019, c'est désormais derrière la caméra qu'Audrey Diwan, 39 ans, brille de mille feux. Son premier long-métrage, Mais vous êtes Fous, nous emmène à la rencontre de Roman, un père qui contamine ses proches à la coke en raison d'une addiction. Basée sur une histoire vraie et transcendée par les prestations géniales de Pio Marmaï et Céline Sallette, cette réalisation rejoint la précieuse galerie des premiers pas de réalisatrices parfaitement réussis. En voici 5 exemples.    

"MAIS VOUS ÊTES FOUS // VF"

Grave de Julia Ducournau (2017) 

C'est un premier film qui a mis le monde du cinéma à genou. Lancé à la Semaine de la Critique Cannoise, Grave a parcouru le monde, remporté une flopée de prix et séduit la critique et le public. Avec une incroyable maestria, Julia Ducournau y retraçait le parcours d'une étudiante en école vétérinaire, incarnée par l'excellente Garance Marillier. Mise à mal par d'étranges et mordantes pulsions cannibales, cette dernière, sous les yeux ahuris du spectateur, doit alors réprouver ses envies ou, peut-être, les embrasser. Véritable conte sur le passage à l'âge adulte et objet de renouveau du genre, le résultat a fait date.  

Naissance des Pieuvres de Céline Sciamma (2007) 

Cette année, Céline Sciamma présentera à Cannes, pour la première fois en compétition officielle, son nouveau long-métrage : Portrait de la jeune fille en feu. C'est un peu plus d'une décennie après la présentation, au Certain Regard, de Naissance des Pieuvres, qui marqua son entrée dans la réalisation, avec à ses côtés, encore et toujours, la belle Adèle Haenel. La cinéaste y sonde, avec élégance et profondeur, les éveils, les désirs, les hésitations et les éclats de trois adolescentes : Marie, Anne, Floriane. Une exploration de la sexualité qu'on n'oublie pas de sitôt.

Un Poison Violent de Katell Quillévéré (2010) 

A 29 ans, Katell Quillévéré a signé des débuts fort remarqués avec Un poison violent, qui avait été présenté à la Quinzaine des Réalisateur à Cannes en 2010. L'action se déroulait en été. Tout juste sortie de l'internat, Anna découvre que son père a quitté la maison, laissant sa mère pleurer son désespoir auprès du prêtre du village. Alors qu'elle prépare sa confirmation, elle vacille en tombant amoureux d'un jeune garçon. Le film séduit ici par sa force tranquille, par son refus du sentimentalisme et par une rigueur qui n'a jamais rien d'austère. Depuis, Quillévéré a signé d'autres superbes films, à l'instar de Réparer le vivants.    

Pardonnez-moi de Maïwenn (2006) 

Enceinte de son premier enfant, Violette prend une décision symbolique : offrir au bébé à venir un film sur sa famille. Armée de sa caméra au poing, comme une métaphore d'un gant de boxe, l'héroïne va en profiter pour briser les secrets de famille en affrontant et se confrontant à ses proches. De quoi engendrer des larmes, des hurlements, des rires… Aveux, cris, larmes et fous rires… Devant et derrière la caméra, la bouillonnante Maïwenn livre une œuvre inattendue et partiellement autobiographique, à la spontanéité déroutante, laquelle pose les bases de son cinéma à venir : nerveux, sanguin, humain. Polisse ou Mon Roi ont sont des preuves éclatantes !

Divines de Houda Benyamina (2016) 

Caméra d'or en 2016 au Festival de Cannes et lauréat de trois César (meilleur second rôle féminin pour Déborah Lukumuena, meilleur espoir féminin pour Oulaya Amamra et meilleur premier film), Divines a été un tourbillon de bonheur pour sa cinéaste, Houda Benyamina. Dans cette œuvre fiévreuse et passionnée, à l'inspiration kechichienne, elle dresse les portraits très attachants de deux jeunes femmes : Dounia, ivre de pouvoir et de réussite, et sa meilleure amie Maïmouna. Ces deux-là vont glisser vers l'interdit en gonflant les rangs d'une dealeuse. Ballottée entre une vie de dangers ou de belles promesses –grâce à sa rencontre salutaire avec un danseur–, l'héroïne émeut et électrise.