"Il me suffit de passer une demi-heure à biner ou à désherber et les tensions s'estompent"

Anne-Marie a 53 ans et habite un petit village dans la périphérie de Besançon. Les trois demi-journées libres et week-end où elle ne travaille pas, elle les passe au jardin ! Dans sa région, le climat continental est très marqué : très froid l'hiver, et très chaud l'été, il complexifie le jardinage.

"Il me suffit de passer une demi-heure à biner ou à désherber et les tensions s'estompent"
© Anne-Marie Santiago

Depuis combien de temps possédez-vous ce jardin ?  

Notre maison a été construite en 1996, mais je ne me suis pas vraiment occupée du jardin à ce moment-là. A part une haie de lauriers palmes plantée pour nous cacher de la rue et quelques arbustes courants, il n'y avait rien. A l'époque, je n'étais pas passionnée de jardinage, ayant toujours vécu en appartement jusqu'alors. Je considère que la création du jardin a vraiment débuté il y a 10 ans car c'est à ce moment-là (en 2000) que j'ai aménagé ma première vraie plate-bande de vivaces.

Quels sont les grands travaux que vous y avez effectués ? Avez-vous prévu de nouveaux aménagements ?

Le terrain ayant une assez forte pente, les aménagements les plus importants furent la création de murets de soutènement et d'escaliers, pour adoucir cette pente et en faciliter les accès. Beaucoup de mouvements de terre ont été nécessaires pour modeler le terrain. Le jardin a maintenant sa structure définitive. Mais j'apporte toujours des modifications dans les plates-bandes pour affiner les associations.

picto automne
Le cornus florida en automne et le lonicera nitida taillé en cône. © Anne-Marie Santiago

Comment vous est venue cette passion pour le jardinage ?

Au début des années 2000 dans le cadre de l'opération " Visitez un jardin en France ", j'ai découvert de superbes jardins privés, plantés d'arbres et d'arbustes rares, dont je ne soupçonnais même pas l'existence auparavant. J'ai eu des coups de cœur pour de superbes feuillages colorés, des associations de vivaces et de rosiers. J'ai visité de plus en plus de beaux jardins, je me suis abonnée à des revues de jardinage, et j'ai acheté de nombreux livres et encyclopédies sur les plantes et les jardins. J'ai également appris l'existence des fêtes des plantes, lieux de merveilleuses découvertes pour les jardiniers passionnés. Et mon jardin a commencé à se modifier : une première vraie plate-bande s'est dessinée, suivie de beaucoup d'autres. Le jardin a accueilli les beaux arbustes à feuillages que j'avais admirés, auxquels venaient s'ajouter des rosiers, des vivaces, des graminées...

Passez-vous beaucoup de temps dans votre jardin ? Y a-t-il un endroit que vous appréciez plus particulièrement ?

Je passe la majorité de mon temps libre au jardin. A présent, il fait partie intégrante de ma vie. Lorsque je rentre du bureau en fin de journée, il me suffit de passer une demi-heure à biner ou à désherber et les tensions s'estompent. Beaucoup d'espaces de repos sont aménagés avec des bancs, des petits salons de jardin... J'aime chacun de ces endroits, bien différents les uns des autres, ayant chacun leur charme.

Côté déco jardins, quels sont vos goûts ?

J'adore la déco au jardin, que je trouve dans les boutiques spécialisées. Je fonctionne au coup de cœur. Je trouve autant de charme à un beau pot contemporain en terre cuite qu'à un vieil arrosoir en zinc patiné. Nous avons organisé plusieurs petites terrasses dans différents endroits du jardin. Selon la saison et l'ensoleillement, nous nous y installons pour déjeuner ou petit-déjeuner. Nous bénéficions ainsi de plusieurs angles de vue sur le jardin. Nous avons installé des pergolas en bois ou en métal de notre fabrication sur lesquelles grimpent jasmins, rosiers grimpants, et clématites.

Cette année, un mini bassin a été creusé, ceci permet d'accueillir quelques plantes d'eau. Il est accompagné d'une petite fontaine qui apporte une musique bien agréable.

Quelles plantes cultivez-vous ? Comment les choisissez-vous ? Certaines demandent-elles plus d'attention que d'autres ?

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Le jardin resplendit en automne. © Anne-Marie santiago

Je ne plante pas d'annuelles sauf dans quelques grosses potées d'été, posées çà et là. Toutes les plantes du jardin sont des vivaces rustiques. Je fais attention à leur résistance au froid car nous avons des températures très basses l'hiver. Je me documente beaucoup, et je surfe régulièrement sur le net, ce qui fait que je découvre souvent de nouvelles et très belles variétés. Lorsqu'une d'entre elles me séduit particulièrement, je me renseigne précisément pour connaitre ses exigences de culture. Si elle semble trop délicate pour mon climat ou mon sol argileux, je ne la tente pas.

Les rosiers, les clématites, les pivoines sont nombreux au jardin. Je les nourris de mon compost, de sang séché, de corne broyée ou d'Or Brun. Depuis plusieurs années, je n'utilise plus d'engrais chimique dans mon jardin, même pour le gazon. Le seul produit chimique utilisé est un désherbant sélectif pour le gazon, que j'utilise parcimonieusement lorsque ma gouge ne suffit pas. Dans mon petit jardin, j'aime que le gazon soit impeccable. Par contre, il n'est pas arrosé en été.

J'introduis de plus en plus de graminées : il y en a une multitude, très différentes et toutes très belles. Ces plantes sont faciles de cultures et ne demandent que peu d'entretien.

Pourquoi avez-vous appelé votre jardin "les Grandes Vignes" ?

Nous habitons sur un coteau plein sud où, dans les temps passés, des vignes étaient plantées. Différentes rues situées à cet endroit portent donc des noms évocateurs (chemin des Grapillottes, chemin des Vignes Blanches...). Notre chemin s'appelle le Chemin des Grandes Vignes, voilà tout simplement pourquoi le jardin porte ce nom : pour rappeler ce qui était cultivé à cet endroit au siècle dernier.