Cette paysagiste sait comment avoir un jardin florissant en faisant rimer écologie et économie

Avec la multiplication des vagues de sécheresse, des épisodes de pluie plus rares, mais aussi plus intenses et le niveau anormalement bas des nappes phréatiques, les cuves de récupération d'eau fleurissent dans les jardins. Faut-il s'en équiper ? Voici des conseils de pro.

Cette paysagiste sait comment avoir un jardin florissant en faisant rimer écologie et économie
© pixinoo - 123RF

A la fois écologique et économique, la cuve de récupération représente une solution idéale pour tenter de préserver ses plantes et végétaux et optimiser sa gestion d'eau, qui devient une ressource de plus en plus convoitée. Anne-Sophie Bertaux, paysagiste de l'entreprise Palin Espaces Verts et adhérente à l'Unep, détaille la mise en place et les avantages d'une telle cuve dans son jardin.

Préserver le capital vert de son jardin

Le changement climatique impacte directement nos jardins et la survie de nos végétaux. En cette période aride, plusieurs gestes permettent de gérer au mieux l'arrosage de son jardin. Parmi ces astuces figure l'installation d'un récupérateur d'eau, aussi appelé cuve de récupération d'eau de pluie. Ce dernier permet de recueillir et de stocker l'eau de pluie à tout moment de l'année. Placé en extérieur, il peut garantir un arrosage régulier de ses végétaux, sur le moyen terme, et ce même en période de fortes chaleurs. Plus besoin de recourir au réseau d'eau classique pour arroser ses plantes ! 

Selon sa capacité, une cuve peut aller jusqu'à diviser la facture d'eau par deux. En plus d'être économique, la cuve de récupération est aussi écologique puisqu'elle favorise le développement de la biodiversité au jardin : arroser avec de l'eau de pluie, c'est utiliser une eau minérale, avec tous les nutriments dont les plantes raffolent, et surtout moins traitée…

Des cuves pour tous les goûts

Il existe plusieurs modèles de cuves de récupération d'eau, chacune offrant des fonctionnalités spécifiques et son lot d'avantages. La citerne souple de collecte, existe en plusieurs tailles et s'adapte donc à vos besoins. Peu onéreuse, elle a cependant l'inconvénient d'être moins esthétique, mais peut être camouflée par des végétaux ou un habillage en bois.

Pour des usages restreints, comme l'arrosage du jardin ou d'un potager, la cuve aérienne est une bonne alternative esthétique. Avec une capacité de 500 litres d'eau maximum, elle arbore un look unique, en version rustique " fausses pierres " ou élégante couleur argile, et peut devenir un élément déco à part entière.

La dernière typologie de cuve est celle que l'on enfouit sous terre. En plus du gain d'espace considérable, elle autorise un plus grand stockage en eau, jusqu'à 50 000 litres. Elle convient parfaitement pour l'arrosage de grandes parcelles ou pour un usage intérieur tel que l'alimentation des machines à laver. Parce que son agencement demande un terrassement du sol, il est préférable de faire appel à un professionnel du paysage, voire de faire intervenir un plombier pour effectuer les raccordements et usages dans la maison. Ils sauront déterminer l'emplacement le plus propice en fonction du besoin en eau, de l'emplacement de la maison et de la nature du terrain. Il est également possible, si vous ne pouvez pas installer une grande cuve de récupération, de relier plusieurs petites cuves afin de créer un vrai réseau de réserve en eau. 

Facile à installer et à entretenir

Installer un récupérateur d'eau n'est pas si sorcier. En faisant appel à un professionnel du paysage, ce dernier pourra installer puis relier la cuve de récupération au toit de la maison grâce à un réseau de gouttières. Ainsi, à chaque épisode pluvieux, l'eau pourra ruisseler jusqu'à votre cuve. Un système de filtration y sera également intégré pour retenir les impuretés présentes dans l'eau de pluie et s'assurer que l'eau soit propre et directement utilisable. 

Côté investissement, le marché des récupérateurs d'eau de pluie est très large : les modèles peuvent aller de 50 à 200 euros pour les plus petites cuves, jusqu'à 5 000 euros pour les plus grands modèles en béton. Dernière chose : pensez à déclarer votre projet auprès de votre mairie. Certaines villes accordent même un coup de pouce financier pour toute installation, à vérifier donc avant de vous lancer !  

Pour l'entretien, pensez à nettoyer les filtres une fois par an pour éviter toute forme de contamination. Assurez-vous que l'eau soit toujours transparente et qu'aucune odeur inhabituelle ne s'en dégage.