3 façons de jouir sans pénétration

Prenez un rapport sexuel : d'abord une entrée (préliminaires), ensuite un plat (pénétration) puis un dessert (jouissance). Mais pourquoi nous évertuons-nous à suivre ce schéma qui nous cantonne toujours à une même forme de plaisir ? Osons faire sauter le plat et perturber nos menus. Conseils.

3 façons de jouir sans pénétration
© 123RF

Les Français, rois de la pénétration ? Selon une enquête Ifop réalisée en 2015, 82% des Françaises disent la pratiquer souvent mais seulement 26% déclarent avoir un orgasme facilement grâce à elle. Un constat qui ne date pas d'hier. Pour ne citer qu'elle, Shere Hite, chercheuse indépendante, rappelait dans son rapport (le Rapport Hite, publié en 1076) que la majorité des femmes atteignent l'orgasme par stimulation du clitoris, là où la pénétration les en éloignent. Mais dans un monde qui valorise le pénis et le plaisir masculin, la pénétration domine et s'inscrit comme une composante incontournable du rapport sexuel. Si elle n'est pas à écarter, si elle raconte la fusion et procure des sensations plaisantes, elle rythme nos sexualités au point de nous détourner de certaines parties de notre corps mais surtout d'une connexion nouvelle. Alors comment en sortir (sans jeu de mot) après avoir construit une bonne partie de nos relations hétérosexuelles sur les… va-et-vient ? Quels sont les gestes, les approches, les histoires à inventer pour rompre ce schéma ? 

La masturbation (réciproque mais pas que)

Lorsque vous vous masturbez (si vous vous masturbez), la pénétration est-elle au cœur de votre pratique ? Beaucoup de femmes stimulent leur clitoris avec leur main, leurs doigts, un jouet, le pommeau de douche ou l'oreiller. Puisque le plaisir est au rendez-vous, pourquoi ne pas envisager que cette pratique solitaire s'exprime de la même façon pendant le rapport ? Adapter le rapport à son plaisir plutôt que d'adapter son plaisir au rapport, voilà de quoi quitter la pénétration et parcourir de nouveaux terrains. Pour cela, on peut pratiquer la masturbation réciproque (je te caresse le sexe, tu me caresses le sexe) ou l'autoérotisme (on se regarde se caresser).

Le sexe oral

Le sexe oral – cunnilingus, fellation, anulingus, est souvent pratiqué en guise de préliminaires. Tels des amuse-bouche, ils mettent en jambe et nous guident ensuite vers la pénétration. Briser les schémas, c'est choisir de revaloriser les pratiques soi-disant préliminaires (et tant qu'à faire, oublions la notion de préliminaires). Caresser le sexe de son partenaire avec la langue et accueillir la sienne n'est pas un acte purement excitatoire destiné à nous ouvrir l'appétit. Bien au contraire. Un rapport sexuel sans pénétration peut s'articuler autour du sexe oral. Un peu au début, au milieu, à la fin ou tout du long. La position du 69 est un excellent moyen de partager du plaisir, même si l'alternance est également appréciée : on prend le temps d'observer son partenaire, de s'occuper de lui, avant ou après s'être s'abandonnée à ses caresses.

A distance

Qui a dit qu'un rapport sexuel sans pénétration vaginale n'était pas un véritable rapport sexuel ? Qui a dit qu'il fallait forcément passer par le coït pour faire… l'amour ? Le sexe à distance et par écrans interposés est la preuve irréfutable qu'il ne suffit pas d'un pénis dans un vagin pour prendre son pied et partager un moment intime. Les images fusent, suggestives ou non. Les mots se multiplient, par écrit ou de vive voix. Les mains se baladent, obéissent ou n'en font qu'à leur tête. Tout peut commencer par un sexto avant d'activer (ou non) la caméra. Une pratique qui, au choix, nous rappelle qu'on peut faire l'amour en évitant les va-et-vient ou nous attire pour justement quitter nos habitudes. De quoi réinventer le ton de nos rapports et aborder le sexe autrement.