Beach tennis : on a assisté à l'Open international des Brisants sur l'île de la Réunion

Du 15 au 19 mars 2023, la 12ème édition de l'Open international des Brisants s'est déroulée à Saint-Gilles-les-Bains, sur l'île de la Réunion. Une compétition de beach tennis à laquelle le Journal des Femmes a eu la chance de prendre part.

Beach tennis : on a assisté à l'Open international des Brisants sur l'île de la Réunion
© Delphine Prévot/FFT

Avez-vous déjà entendu parler de beach tennis ? Personnellement, avant que la Fédération Française de Tennis ne me propose d'embarquer direction à la Réunion pour assister à l'Open international des Brisants, jamais. À l'oreille, la discipline semble plutôt amusante, à mi-chemin entre le tennis et le beach volley. Un sport ludique et physique et qui voit s'affronter des sportif.ve.s sur le sable chaud, raquette en main. Curieuse (et pas contre l'idée d'échapper à la grisaille parisienne), j'accepte l'invitation. 

Un stade sous les cocotiers

Après une nuit dans les airs et plus de 9 000 kilomètres parcourus, nous atterrissons à l'aéroport de la Réunion-Roland Garros. Le ton est donné et le décor posé : il fait 30°C à l'ombre, l'eau de l'océan Indien est translucide et les plages sont bordées de cocotiers. Direction les Brisants à Saint-Gilles-les-Bains où se déroule l'une des compétitions les plus prestigieuses du circuit de beach tennis. Durant cinq jours, les meilleur.e.s joueur.euse.s mondiaux.les vont s'affronter sur les différents terrains bordant l'océan. On trouve un court central, entouré de tribunes pouvant accueillir jusqu'à 1 000 personnes. Mais je vais vite comprendre qu'elles ne sont pas assez grandes pour contenir toute la passion réunionnaise pour ce sport de plage. Il faut dire que c'est sur cette île que la pratique a fait son arrivée en France au début des années 2000. Depuis, nombreux sont les clubs à avoir développé des structures pour accueillir les pratiquant.e.s, parmi lesquel.le.s ont trouve désormais certains des meilleur.e.s joueur.euse.s de l'Hexagone. 

Différents formats sont au programme : le simple, le double et le double mixte… Mais contrairement au tennis, la pratique de référence en beach tennis est le double. Tout au long de la journée, les matchs s'enchaînent sous un soleil de plomb. Tellement qu'il est parfois nécessaire d'arrêter la compétition, lorsque la température atteint la barre fatidique des 40°C. Pour le public présent en nombre, on trouve un bar qui ne désemplit pas, un stand où manger quelques spécialités locales (les bouchons et le rougail saucisses ont constitué 100 % de mon alimentation durant le tournoi) et des distributeurs de crème solaire pour éviter les brûlures. Toutes les deux heures, je n'y coupe pas, au risque de finir aussi rouge que le drapeau flottant un peu plus loin, interdisant la baignade à cause des requins. 

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L'Open des Brisants 2023 à l'île de la Réunion © Delphine Prévot/FFT

Entre performance et simplicité

Au fil de la compétition, je deviens rapidement familière des visages de l'Open international des Brisants : le directeur du tournoi gérant l'organisation d'une main de maître, les dizaines de bénévoles souriant.e.s et prêt.e.s à mettre l'ambiance à tout instant, le speaker à l'humour décapant et les joueur.euse.s qui déambulent au milieu des spectateurs entre leurs matchs. Connaissez-vous un autre sport où il est possible de côtoyer les meilleur.e.s sportif.ve.s mondiaux.les dans la plus grande simplicité ? À mesure que le soleil se couche, le central se remplit. La foule déborde dans les escaliers des tribunes et sur les abords du terrain où certain.e.s ont même installé des tabourets (et une piste de dés pour patienter entre les rencontres). Les enfants trépignent, maillot à la main, espérant une dédicace de leurs joueur.euse.s favori.te.s. Entre chaque point, le volume de la musique grimpe et l'ambiance avec. Si bien qu'il est parfois difficile de faire taire les spectateur.ice.s. Mais le public averti ne s'y trompe pas. Quand l'enjeu est là, le silence se fait. Nous sommes bien loin de l'ambiance feutrée de Roland-Garros. 

Bien plus qu'un sport de plage

Côté sportif.ve.s, la pression monte le samedi 18 mars. C'est le jour des demi-finales pour les doubles homme et femme. Chez les hommes, deux Français restent en lice. D'un côté, Nicolas Gianotti (qui a remporté le double mixte le jour précédent) associé à l'Italien Mattia Spoto. De l'autre, Mathieu Guegano jouant, lui, avec le Letton Maks Andersons. Dans les gradins bondés, on retient son souffle à chaque point et on encourage les joueurs à coup de clapping quand le score atteint 40-A. Car contrairement au tennis, le point suivant est alors décisif pour la victoire du jeu. Un écran géant est installé un peu plus loin pour accueillir les supporter.ice.s qui n'ont pas eu la chance de trouver une place libre. Alors qu'il n'y a pas de rebond au beach tennis, les échanges sont vifs. Deux sets plus tard, c'est la paire franco-italienne qui s'impose. Le lendemain, ils affronteront les numéro un mondiaux, Michele Cappelletti et Antonio Miguel Ramos Viera, sur ce même central [ils se sont finalement inclinés en finale. Dans le tableau féminin, les Italiennes Giulia Gasparri et Ninny Valentini se sont imposées, ndlr]. À la fin du match, Gilles Moretton, le président de la fédération française de tennis, s'avance pour féliciter les joueurs. Il a lui aussi fait le déplacement pour assister à la compétition et aller à la rencontre des pratiquant.e.s de l'île. Un signe indéniable de la volonté de la fédération de mettre un coup de projecteur sur cette discipline qui peut se pratiquer sur les plages, mais aussi en intérieur. De quoi me donner envie de me lancer ? Il est malheureusement déjà temps pour moi de boucler ma valise, malgré une furieuse envie de garder, encore un peu, mes pieds enfoncés dans le sable et pourquoi pas celle de prendre une raquette en main ?