Jacques Toubon, Défenseur des droits controversé

Jacques Toubon succède à Dominique Baudis, décédé en avril, au poste de Défenseur des droits. Une affectation qui n'était pas forcément acquise...

François Hollande avait récemment annoncé sa décision de choisir Jacques Toubon pour succéder à Dominique Baudis en tant que Défenseur des droits. Les commissions compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat viennent de donner leur accord et malgré quelques réticences à gauche, elles se sont prononcées par 48 voix en faveur de cette nomination (et 33 contre).
Ancien maire du 13eme arrondissement de Paris, Jacques Toubon avait succédé à Jack Lang à la Culture en 1993 avant de devenir ministre de la Justice de Jacques Chirac en 1995 sous le gouvernement Juppé.
Discret ces dernières années, cet énarque n'a pourtant pas chômé : député européen de 2004 à 2009, il a également été membre de la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi). Président du conseil d'orientation de la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration, il siégeait  depuis début 2014 à la haute autorité chargée de préparer la primaire de 2016 à l'UMP.
L'ancien ministre avait été auditionné pour le poste de Défenseur des droits mercredi 2 juillet par la commission des Lois de l'Assemblée, où de nombreux députés socialistes lui étaient hostiles. Une pétition qui revendiquait 95 000 signatures avait même été lancée contre le choix du président de la République. En 1982, Jacques toubon avait voté contre l'abrogation de l'alinéa 2 de l'article 331 du Code pénal relatif aux relations homosexuelles avec les mineurs de plus de 15 ans, un vote qui lui est reproché par une partie de la gauche, tout comme son vote contre le projet de loi abolissant la peine de mort.
Aujourd'hui, cette désignation marque un véritable retour sur le devant de la scène de Jacques Toubon qui a fait savoir qu'il entendait faire "la guerre à l'injustice ". 

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Jacques Toubon © Sipa