Lumière sur des affaires de pédophilie à Westminster

La ministre de l'Intérieur britannique a annoncé lundi 7 juillet vouloir éclaircir une affaire de pédophilie qui serait susceptible d'impliquer d'anciens hommes politiques.

1983. Le député conservateur Geoffrey Dickens, engagé contre la maltraitance des enfants, entend prouver l'existence de "pédophiles aux alentours et dans Westminster", le Parlement britannique. Il remet alors à Leon Brittan, à l'époque ministre de l'Intérieur sous Margaret Thatcher, un rapport censé démontrer des cas d'abus sexuels survenus de la fin des années 1970 au début des années 1980. Et après ? Plus rien. 
Trente ans plus tard, en 2013, un audit identifie "treize éléments faisant référence à des abus sur mineurs présumés" entre 1979 et 1999, dont neuf étaient d'ores-et-déjà connus de la police. Il révèle également que 114 documents liés à des accusations d'abus sexuels ont étrangement... Disparu. Parmi eux figurent les documents remis par Geoffrey Dickens.
Aujourd'hui, le député Simon Danczuk tente de faire ressortir cette affaire à la lueur du jour. Il somme Leon Brittan d'expliquer où sont passés lesdits documents. Une affaire délicate, puisque Leon Brittan est lui-même mis en cause dans une affaire de viol distincte.
Après avoir longtemps nié avoir reçu ces dossiers, il a finalement reconnu lundi 7 juillet qu'un "paquet de documents contenant des accusations sur des comportements sexuels gravement inconvenants" s'était retrouvé sur son bureau trente ans plus tôt. Il affirme les avoir transmis aux responsables ministériels appropriés.  
Theresa May, l'actuelle ministre de l'Intérieur, a quant à elle admis que ces dossiers pourraient avoir été perdus ou détruits. Elle a toutefois affirmé sa volonté de "faire toute la lumière" sur cette affaire vieille de plusieurs décennies lors d'une allocution à la Chambre des communes. Elle a également annoncé l'ouverture d'une enquête sur la façon dont les institutions publiques gèrent les cas d'abus sur les enfants.
Une sordide histoire qui pourrait bien secouer le Parlement britannique : plus d'une dizaine d'hommes politiques, dont certains sont toujours en fonction, apparaissent sur une liste d'agresseurs sexuels d'enfants présumés.
Une pétition a été lancée par le député Tom Watson afin de réclamer l'ouverture d'une enquête nationale