Le Top ten des machos 2013

Cette année encore, quelques hommes ont créé la polémique à cause de petites phrases sexistes. Retour sur les événements machistes qui nous ont fait réagir.

Chaque année, on peut espérer que le Top ten des misogynes et autres machos sexistes sera  enfin...vide. Que, notamment dans la sphère politique, les députés auront progressé. C'est raté. L'année 2013 n'aura pas été épargnée de remarques ou de comportements sexistes de la part de machos sans complexes, qu'ils soient élus, journalistes ou avocat.  Revue de ceux auxquels nous décernons la médaille de la misogynie.

En octobre, Philippe Le Ray, député UMP, a été sanctionné suite à une séance de l'Assemblée Nationale où il avait imité le caquètement d'une poule lors de l'intervention d'une collègue écologiste. Il avait ponctué le discours de Véronique Massonneau de nombreux "cot, cot, cot, codec !" qui avaient outré la gauche, les députées et le président de l'Assemblée.
Le 6 février déjà, polémique dans l'hémicycle : Laurence Dumont, socialiste et vice-présidente de l'Assemblée Nationale, qui remplaçait Claude Bartolone, peinait à instaurer le silence lors des débats sur le mariage pour tous.  Les députés de droite ont alors scandé "Bartolone ! Bartolone !" en réclamant le retour du président, acceptant mal qu'une femme soit au perchoir. Colère à gauche, les députés socialistes rétorquant "Assis ! Assis !".
Au Sénat aussi, les piques fusent. Bruno Sido, sénateur UMP, avait lancé "C'est qui cette nana ?" en pleine séance à propos de sa collègue Laurence Rossignol. Celle-ci avait répliqué en lui adressant la "palme du misogyne beauf".
Pierre Blazy, ténor du barreau bordelais, avait commenté l'élection d'Anne Cadiot-Feidt comme bâtonnière au barreau de Bordeaux : "Je ne veux pas critiquer, mais vous n'avez pas d'avocates qui soient des avocates de renom, connues comme de grandes pénalistes, ça n'existe pas... est-ce qu'une femme a les capacités pour supporter le poids de toutes ces affaires ?".  Un gros cliché qui fait bondir.
Patrick Besson, écrivain-journaliste, avait quant à lui déclaré au sujet de la parité au gouvernement : "[C'est] une ?partouze straight?. Najat Vallaud-Belkacem l'ingénue libertaire, Fleur Pellerin la geisha intellectuelle, Christiane Taubira le tanagra guyanais, Delphine Batho l'associative hitchcockienne, Yamina Benguigui la Shéhérazade cinématographique... Il ne manquerait pas grand-chose à Cécile Duflot pour être au niveau de ses consœurs du gouvernement. Un nouveau couturier ? Ce n'est pas le tout de trier les ordures, il faut faire pareil avec les vêtements". Patrick Besson avait donc allègrement franchi les limites, en passant à l'injure. 
Toutes les femmes politiques sont à un moment ou un autre sujettes à des commentaires  qui portent sur leur physique, contrairement aux hommes. Lionnel Luca, député UMP avait déclaré : "A Fadela Amara, j'ai toujours préféré Rachida Dati, d'abord parce qu'elle est moins moche...". 
Comme toujours, Eric Zemmour sait se distinguer sur le terrain de la stupidité machiste. En témoigne cette affligeante intervention du chroniqueur: "Si le pouvoir ne reste pas dans les mains des hommes, il se dilapide". 
Autre exemple de sexisme, dans le monde sportif cette fois-ci : "Qu'elles s'occupent de leurs casseroles et puis ça ira beaucoup mieux" : cette phrase a été prononcée par Bernard Lacombe, conseiller spécial du président de l'Olympique Lyonnais en réponse à une auditrice de RMC qui avait critiqué Karim Benzema. "Une boutade", selon Bernard Lacombe. On n'a pas ri.
Outre-Atlantique, c'est Seth Macfarlane, présentateur de la cérémonie des Oscars 2013, qui a créé la polémique en enchaînant les blagues douteuses et en diffusant un diaporama des actrices (présentes dans la salle) dont on avait aperçu la poitrine dans des films, créant le malaise dans le public.

Pour finir, une mention spéciale à Zlatan Ibrahimovic: l'attaquant du PSG s'est attiré les foudres des suédoises. Le joueur avait été indigné que l'on puisse l'interroger  sur les mérites comparés des footballeurs et footballeuses en Suède. "Non, mais c'était une plaisanterie, ou quoi ?", a commenté le footballeur, déclenchant un tollé. 
Et le changement des mentalités, c'est pour quand ?

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Véronique Massonneau à l'Assemblée Nationale © Capture écran Youtube