Réforme des rythmes scolaires: le gouvernement s'entête

En dépit de l'opposition d'élus, de syndicats et de parents d'élèves, le Premier ministre défend bec et ongles les nouveaux rythmes scolaires mis en place par le ministre de l'Education, Vincent Peillon.

A quelques mois des municipales, la mobilisation se durcit contre la mesure-phare du programme de François Hollande. Après la grogne des enseignants la semaine passée, un rassemblement national doit se dérouler devant le ministère le 20 novembre et l'on évoque une possible "grève nationale unitaire début décembre".
Si le gouvernement n'entend rien lâcher sur cette réforme, une majorité de Français (54%) souhaite son abandon, selon un sondage CSA pour BFMTV.
"Tout le monde dit: l'apprentissage des fondamentaux de l'école en quatre jours, ça ne marche pas, les enfants sont fatigués"
, a plaidé le Premier ministre vendredi matin sur France Info. "Cette réforme doit être faite et sera faite", a martelé Jean-Marc Ayrault. "Je ne vois pas pourquoi on abandonnerait cette ambition", a-t-il dit, tout en admettant que "dans des petites communes, il (pouvait) y avoir des difficultés particulières".
La réforme entraîne un surcoût pour 79% des communes qui l'ont déjà mise en place, selon un sondage de la Gazette des communes réalisé auprès de 288 villes. C'est en particulier le recrutement et la formation des animateurs qui posent problème, pour 73% d'entre elles.
Avant un discours très attendu devant l'Association des maires de France (AMF), l'ancien maire de Nantes a affiché sa fermeté: ce ne sont pas les maires qui "décident des horaires des cours". Leur rôle consiste plutôt à organiser les activités périscolaires.

L'entourage de M. Ayrault appelle lui à "faire la part des choses entre les difficultés réelles" et les stratégies de certains édiles locaux à l'approche des municipales de mars 2014. Les "équipes" ont ainsi été renforcées autour des inspecteurs d'académie pour aider les maires à concevoir le temps périscolaire, souligne Matignon.

Après des reculades sur la fiscalité, le gouvernement n'entend pas cette fois négocier et se ferme au dialogue social... quitte à se couper d'une partie de l'électorat traditionnel du PS.