Les femmes actives, plus stressées que les pères ?

Une étude menée par Shira Offre démontre que les femmes qui travaillent sont plus stressées que les pères.

Il est admis que les pères actifs se sentent au moins aussi concernés par les problèmes que peuvent susciter la famille que les femmes qui travaillent. La différence réside plutôt dans le ressenti de cette prise de conscience : d'après une étude menée par Shira Offre, professeure de sociologie et d'anthropologie à l'Université de Bar-Ilan (Israël), les femmes se sentiraient plus stressées que les hommes à l'idée de problèmes concernant les enfants ainsi que la famille dans sa globalité.
Cette étude, présentée lors de la 108e Réunion annuelle de l'American Sociological Association confirme malgré une lente évolution, la double responsabilité des femmes : être à la fois une bonne mère et épanouie dans sa vie professionnelle.
Si la majorité des études ont analysé la traditionnelle inégalité de la répartition des tâches ménagères au sein du ménage, celle de Shira Offre se pose surtout la question de l'aspect mental de la gestion de la vie de famille, et sur le stress qu'il engendre.
L'étude a porté sur un sous-groupe de 402 mères et 291 pères titulaires de bons niveaux d'étude et de revenus ayant participé à l'étude américaine "500 Family Study". Celle-ci cherchait à comprendre comment les ménages concilient vie familiale et vie professionnelle. "Je suppose que parce que les mères assument généralement la responsabilité principale de la garde des enfants et de la vie familiale, elles ont plus tendance à réfléchir aux aspects les plus contraignants de l'organisation familiale. Chercher un enfant à la garderie, organiser les rendez-vous, faire soigner un enfant malade, ces situations génèrent du stress et de l'inquiétude ", affirme l'auteure de l'étude.

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Les femmes actives plus stressées que les pères © olly - Fotolia.com

Face à cette "conciliation", les pères seraient donc plus sereins. "Nous savons que les mères sont celles qui règlent habituellement leurs horaires de travail pour répondre aux besoins de la famille. Elles rentrent plus tôt le soir, elles restent à la maison quand les enfants sont malades". Cette situation provoque un stress chez les femmes qui souffrent de ne pas consacrer assez de temps à leur travail. Ce sentiment généré font qu'elles n'arrivent pas à se détacher du travail une fois rentrées à la maison. Une sorte de cercle vicieux qui devient rapidement incontrôlable.

De leur côté, les pères actifs peuvent se consacrer à leur travail tout au long de la journée et reviennent plus sereinement à la vie de famille. D'après la chercheuse israélienne, les hommes doivent être incités à s'impliquer davantage dans la sphère domestique : "Cet encouragement doit avoir lieu à un niveau étatique et organisationnel en rendant possible pour eux, par exemple, de quitter le travail plus tôt, de le commencer plus tard, de s'absenter du travail, et de prendre des pauses pendant la journée pour gérer des questions relatives à la famille", explique-t-elle. "Je pense que si les pères pouvaient le faire sans être considérés comme des travailleurs moins engagés, ils assumeraient une plus grande responsabilité à la maison, ce qui conduirait à une plus grande égalité des sexes".