Un soutien-gorge anti-viol conçu en Inde

En Inde, trois ingénieurs ont décidé de prendre le pas sur la justice. Après de nombreuses et sordides affaires de viol, la science devance les autorités en élaborant une lingerie anti-viol. Une arme redoutable.

En Inde, après le viol d'une touriste Suisse en mars dernier, l'agression cauchemardesque d'une étudiante fin 2012 et les innombrables manifestations contre les abus faits aux femmes, des ingénieurs ont décidé d'inventer les grands moyens. Pour cela, des étudiants indiens ont créé une arme défensive pour les femmes. Un soutien-gorge anti-viol a ainsi été élaboré par les jeunes chercheurs. Muni de capteurs sensoriels, il déclenche une décharge électrique à chaque contact brusque. En tout, près de 82 décharges, d'une puissance suffisante pour éloigner l'agresseur, sont émises par l'invention. De plus, un système GPS permet l'envoi d'une alerte à des proches préétablis ou les autorités.
"Une personne qui essaie de violenter une fille va recevoir le choc de sa vie dès l'instant où les senseurs détecteront une pression sur le sous-vêtement. Et puis, nous avons pensé aussi à ajouter un petit GPS qui, en cas d'agression, enverra un signal d'alarme aux parents ou à la police." a expliqué Manisha Mohan au Times of India.
Cette invention nécessaire met autant en valeur la place des femmes dans la société indienne que l'incapacité des pouvoirs publics à agir efficacement contre ce fléau qu'est la banalisation des viols. La lingerie anti-viol est pourtant encore loin de l'étape de commercialisation : comment déterminer si la pression exercée sur le tissu est consentie ou violente ? Et surtout, comment s'assurer que les décharges ne blessent pas la victime, qui doit déjà faire face au stress et à la peur ? Autant de questions que les trois ingénieurs se posent toujours pour pouvoir mettre au point cette arme "anti-viol". 

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Une femme et un enfant lors d'une manifestation contre l'ignorance du gouvernement face à la problématique des viols. Le 7 février 2013 à New Delhi. © Altaf Qadri/AP/SIPA