Les marques parlent aux lectrices

Créer son entreprise : les étapes qu'il ne faut surtout pas brûler

Envie de vous lancer dans l'aventure entrepreneuriale ? Il ne suffit pas d'avoir une bonne idée pour devenir cheffe d'entreprise. De la naissance d'une idée au lancement de l'entreprise, quelles sont les étapes à franchir ? Le Journal des Femmes a posé la question à Antonella Viland, fondatrice et dirigeante de macreationdentreprise.fr qui accompagne les porteurs de projets dans l'aventure entrepreneuriale.

Créer son entreprise : les étapes qu'il ne faut surtout pas brûler
© Rawpixel Ltd./123RF

1. Établir un diagnostic du projet et dresser son bilan personnel

Pour monter une entreprise, la toute première étape est d'avoir une bonne idée et de porter un projet qui tient la route. Cette idée doit être clairement définie dès le départ : il faut prendre la peine de poser le projet par écrit. Sur son site Internet, Antonella Viland conseille de répondre à quatre questions (si vous ne savez pas y répondre, c'est que le projet n'est pas clair dans votre tête) :  

  • Qu'allez-vous vendre ?
  • A qui allez-vous le vendre ?
  • A quel problème cela répond-il pour vos clients ?
  • Pourquoi ce projet fait-il sens pour vous ?

Définir clairement son projet, le verbaliser et l'évaluer avant de se lancer permettent de poser un diagnostic sur son projet, essentiel avant de passer aux étapes suivantes.

Il faut ensuite se poser la question de savoir si ce projet d'entreprise est aligné avec le projet de vie personnelle de la créatrice, c'est ce qu'Antonella Viland appelle le "bilan personnel". "Il faut se poser les bonnes questions : est-ce que le niveau de risque financier, les investissements nécessaires, l'engagement personnel, l'organisation entre la vie professionnelle et la vie privée correspondent à ce à quoi vous aspirez pour votre trajectoire de vie ? Avant de se lancer dans un projet, il faut bien être certain que le projet et le porteur du projet sont bien alignés", développe la professionnelle.

Perle de Lait s'engage aux côtés des femmes qui entreprennent en mettant en lumière des projets novateurs et porteurs de sens en offrant un soutien concret, une large médiatisation et une bourse de 8 000 euros. Les candidatures pour participer au Trophée Perle de Lait sont ouvertes, inscrivez-vous !

2. Faire une étude de marché

"C'est la partie la plus longue et ardue de la création d'une entreprise, mais c'est une étape fondamentale. Avant de se lancer, il faut étudier la réglementation, ses concurrents, évaluer la communication nécessaire au développement de son business, évaluer les fournisseurs, connaître sa clientèle... Quand on a fait tout cela, in fine, on obtient une bonne estimation de son chiffre d'affaires et on connaît le profil type de ses clients. Ce sont les deux résultats clés de l'étude de marché", analyse Antonella Viland.

Selon la professionnelle, cette étape, fastidieuse et compliquée, est celle que les porteurs de projet ont tendance à négliger. Pourtant, elle vous sera très utile en tant que cheffe d'entreprise. "Il faut le faire et apprendre à bien le faire parce que durant toute la vie d'une entreprise, on fait de la veille de marché. Maîtriser la veille de marché, c'est savoir prendre les virages nécessaires, s'avoir s'adapter en fonction d'une situation donnée", résume notre experte.

3. Définir la stratégie commerciale

Quels types de clients ? Quels prix pour vos produits ? Quelle mode de distribution ? Quelle communication ?…. Il s'agira pour cette étape de définir l'ensemble des méthodes pour adapter votre offre à la demande et mettre en place la stratégie qui vous permettra de vous démarquer par rapport à vos concurrents. "Il s'agit là encore d'une étape que les porteurs de projets ont parfois tendance à brûler. Mais sans elle, on risque d'aller dans le mur", note Antonella Viland.

4. Définir un budget prévisionnel

Il s'agit de définir les points suivants :

  • Le plan de financement : "définir  de quelle somme d'argent on a besoin pour mettre en route ce projet."
  • Le compte de résultats prévisionnels : en anticipant les entrées et les sorties financières sur les trois premières années, cela vous permettra d'estimer le résultat de votre entreprise et donc la rentabilité de votre projet.
  • Le plan de trésorerie : en estimant les entrées et les sorties, vous connaîtrez la situation du compte bancaire de l'entreprise à la fin de chaque mois pour les 12 premiers mois de l'activité. Il permet de suivre au plus près l'équilibre financier de l'entreprise.

"Cette étape fait souvent peur, mais entre 10 et 20 heures de travail suffisent pour être capable de maîtriser sur le bout des doigts un budget prévisionnel", rassure Antonella Viland. Elle conseille de tester plusieurs scénarios de prévisions financières en fonction de différents événements qui peuvent intervenir dans les premiers mois de vie d'une entreprise.

5. Identifier le bon statut juridique

"Généralement, c'est la première question que se posent les porteurs de projet : 'quel statut dois-je choisir ?'. Ce n'est surtout pas la question qu'il faut se poser au départ. Pour choisir un statut juridique, il faut avoir des réponses à des questions qu'on s'est posé en amont. Quels investissements pour lancer sa boîte, quels chiffres d'affaires potentiels, ai-je besoin de prestataires... si on ne sait pas tout ça on est quasiment sûr de ne pas faire le bon choix", explique Antonella Viland. Le choix du bon statut juridique de l'entreprise dépend de nombreux paramètres qu'on ne connaît que lorsqu'on est passé par les étapes précédentes (étude de marché, stratégie commerciale...). Ce choix a des conséquences patrimoniales, sociales et fiscales : il ne s'agit pas de se tromper.

6. Formaliser le business plan, le soumettre aux investisseurs et lever des financements

En quelques pages, le business plan doit expliquer clairement le projet et convaincre de sa cohérence, sa viabilité et sa pertinence. A ce stade, la rédaction de ce document découle logiquement du travail réalisé en amont. Tout ce qu'il doit contenir a été étudié par la porteuse de projet, lui reste donc à mettre en forme le document qui lui permettra de chercher des financements auprès des banques, des organismes de micro-crédit ou des business angels.

7. Immatriculer son entreprise

Si vous avez opté pour une micro-entreprise, quelques clics suffisent sur le site de l'Urssaf pour créer votre entreprise. Sinon, les démarches sont plus lourdes avec la constitution d'un dossier (statuts de l'entreprise, formulaire M0, extrait de casier judiciaire, annonce légale) et le dépôt du capital social à la banque. Le dossier est ensuite déposé auprès du Centre de formalité des entreprises compétent (CFE) en fonction de votre activité. De 2021 à 2023, un guichet unique électronique est développé afin de simplifier ces démarches. Dès le début de l'année 2022, le guichet unique sera généralisé à toutes les entreprises. D'ores et déjà, une interface commune de guichet unique a été mise en place.

Vous recevrez ensuite votre numéro Siret, numéro d'identification unique des entreprises attribués par l'Insee, lorsque la société est immatriculée au registre national des entreprises. Vous recevrez aussi votre extrait Kbis en retour, document officiel qui atteste de l'existence de votre entreprise. Et c'est parti !

Antonella Viland conclut : il ne faut surtout pas brûler ces étapes et bien les réaliser dans l'ordre. "Il ne s'agit pas de se transformer en expert comptable mais il s'agit d'avoir acquis durant la gestation de l'entreprise, les compétences nécessaires pour la diriger. Etude de marché, bilan prévisionnel sont des fondamentaux et des compétences qu'il aura fallu acquérir pour être ensuite un bon chef d'entreprise".

Pour aller plus loin :