Valeurs Actuelles lance l'alerte: "les féministes sont devenues folles"
Les féministes "cassent l'ambiance en soirée" et "dégradent la langue française" : c'est la description hallucinante faite par l'hebdomadaire "Valeurs Actuelles", sur sa Une du 12 mars...
Pour certains, le coronavirus est un rhume totalement inoffensif en comparaison à un autre fléau prêt à envahir le monde, conquérir les écoles, entreprises et médias : le féminisme. Il s'est fait une place dans les esprits, telle une araignée tissant son fil et menace de pénétrer le cerveau de nos enfants… Tremblez, il est l'ennemi public n°1. C'est ce que semble indiquer la scandaleuse Une de Valeurs Actuelles, datant du 12 mars 2020, et qui nous fait croire à une vaste plaisanterie (de très mauvais goût). "Comment les féministes sont devenues folles", titre l'hebdomadaire pour illustrer l'image d'une manifestante tenant une pancarte sur laquelle l'on peut lire "Patriarcavirus".
Pourtant, point de parodie. Le magazine détaille de manière hallucinante les symptômes qui permettent de reconnaître les vilaines féministes (et de s'en tenir éloigné pour ne pas être contaminé ?) : "Elles censurent notre culture, insultent la police, fantasment le 'patriarcat', s'assoient sur la présomption d'innocence, dégradent la langue française, préfèrent le foot féminin, demandent l'égalité aux WC, cassent l'ambiance en soirée". Non, mais !
La Une de "Valeurs Actuelles" indigne la Toile
Une couverture (malheureusement) très premier degré qui a (heureusement) indigné bon nombre d'internautes. "Moi je casse l'ambiance en soirée ?! Moi ?! Tu m'as jamais vu en soirée... 'Fantasment le patriarcat' (c'est dans ta tête Simone, c'est dans ta tête...) Cette Une de Valeurs Actuelles c'est mieux que Le Gorafi franchement. Je suis pliée en deux", a ironisé l'avocate Elisa Rojas, sur Twitter.
La militante Caroline de Haas a également fait part de sa stupéfaction : "J'ai cru que c'était un fake la une de VA. Mais apparemment non. Ces gens ont vraiment besoin d'aide".
"Agressivité et outrances" : les nouveaux mots d'ordre du féminisme selon l'hebdomadaire
Chères lectrices (et lecteurs), vous pensiez avoir tout vu ? Le contenu du papier n'est pas plus édulcoloré. "Elles sont jeunes, ne sont pas censées être bêtes et incarnent la fine fleur du néoféminisme français. Leur point commun ? Agressivité et outrances", lit-on. S'en suivent des portraits au vitriol de la journaliste et créatrice du podcast La Poudre, Lauren Bastide, ou encore du personnage de fiction Claire Underwood (qui devient présidente des États-Unis dans la série House Of Cards).
Le 12 mars, la Une de Paris Match a également fait bondir Angèle de sa chaise. La chanteuse de 24 ans apparaît vêtue d'un tailleur rose, tandis que le magazine titre "Agressive mais pas subversive". Une couverture considérée "sexiste" par l'artiste qui s'est insurgée sur Instagram. Quelques jours après la Journée Internationale des Droits des Femmes, force est de constater que les mentalités n'ont pas tellement évolué...
Quelle plume, les auteurs des vannes chez #valeursactuelles ! Question : peut-on casser lambiance en soirée parce quon demande légalité aux wc ? pic.twitter.com/dmZWK70APD
— Stéphanie Loire (@Stephloire) March 12, 2020
La presse cette semaine, plutôt agressive, pas trop subversive.#valeursactuelles #parismatch pic.twitter.com/IS5nApd2En
— Fannie (@FanniePi) March 12, 2020
Rien qu'à sa tête, on voit bien qu'elle était du genre à casser l'ambiance dans les soirées et à vouloir l'égalité aux WC. Cette folle. #ValeursActuelles pic.twitter.com/9v6nGVQxRV
— Théa Rojzman (@TheaRojzman) March 12, 2020
De la résistance à la lutte pour les droits des femmes, comme c'est surprenant ! #ValeursActuelles pic.twitter.com/bzEISVvPk1
— La meuf À personne. (@KellySpica) March 12, 2020