De 12 à 14 semaines : vers un allongement des délais d'IVG en France

Le délai pour avorter pourrait être allongé de 12 à 14 semaines de grossesse. Le 7 juin, le Sénat a voté en faveur de l'amendement sur le prolongement des délais pour l'IVG, défendu par Laurence Rossignol, ex-ministre des Droits des femmes.

De 12 à 14 semaines : vers un allongement des délais d'IVG en France
© melpomen/123rf

C'est une décision inattendue. Le Sénat vient de voter l'allongement des délais pour le droit à l'IVG de 12 à 14 semaines de grossesse. Alors que les sénateurs terminaient l'examen du projet de la loi santé, Laurence Rossignol, ex-ministre à la Famille et aux Droits des femmes, a réussi à faire voter un dernier amendement concernant l'avortement. C'est dans un hémicycle peu rempli que la sénatrice a pu obtenir les voix des derniers parlementaires présents. Le vote à main levé n'étant pas suffisamment clair, c'est un vote "assis-debout" qui a tranché en la faveur d'un allongement du temps de deux semaines pour avorter légalement en France. "Je n'en reviens pas" , a assuré Laurence Rossignol à l'AFP, en ajoutant qu'il s'agissait "d'une revendication du Planning familial". La ministre de la Santé Agnès Buzin et le président de la commission des Affaires sociales, Alain Milon, étaient défavorables à la décision, rien n'est donc encore joué face à l'Assemblée Nationale. Tout de même, c'est une victoire retentissante, à l'heure où le droit à l'avortement est menacé aux États-Unis et dans de nombreux pays. 

IVG : la clause de conscience médicale encore en vigueur

Après sa première victoire, Laurence Rossignol a défendu un deuxième amendement concernant la suppression de la clause de conscience spécifique. Les médecins peuvent l'utiliser afin de refuser de pratiquer l'avortement. Toutefois, Alain Milon a réclamé un scrutin public. Le vote a été sans appel: par 247 voix contre 92, l'amendement a été rejeté par le Sénat.