Femmes de pouvoir : halte au sexisme en politique

Même au sommet, les femmes ont bien des combats à mener. Toujours forcées de se justifier et de s'impliquer plus que les hommes, une récente étude prouve que les capacités des politiciennes sont davantage remises en cause que celles des hommes.

Femmes de pouvoir : halte au sexisme en politique
© Copyright David Giesbrecht/Netflix

"Bien ancrés" et "durables". C'est ainsi que Ryan Carlin, professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Géorgie, aux Etats-Unis, qui a entrepris une enquête portant sur la manière dont les femmes sont traitées en politique, qualifie les stéréotypes qui malmènent ces dernières. Si le combat pour faire sa place dans un monde aussi impitoyable que la politique est rude, l'ascension est, elle aussi, semée d'embûches. Comme dans l'univers judiciaire, marqué par le sexisme, les femmes doivent redoubler de courage et de travail pour se faire respecter aux yeux de leurs pairs. Mais la tâche est souvent ardue avec tous les préjugés sexistes qui leur pendent au nez ! 
Sans grande surprise, la conclusion de l'étude menée par Ryan Carlin et les universités du Riverside, du Mississipi et de Californie, est la suivante : le travail d'une femme sera toujours remis en cause et lié à son sexe, tandis que les échecs d'un homme seront pardonnés, et ses victoires, mises en relation avec sa volonté, son ambition, sa force. "La plupart des gens associent les femmes à des vertus telles que l'affection, la compassion, la gentillesse, l'obligeance et la douceur. Ces stéréotypes sexistes sont remarquablement répandus et donnent à beaucoup l'impression que les présidentes n'ont pas les qualités de leadership requises", affirme le professeur. Fondée sur des données issues d'instituts de sondage publics et privés entre 1992 et 2016 sur 18 démocraties d'Amérique latine et d'Asie de l'Est, cette étude indique que la politique n'est pas un long fleuve tranquille pour les femmes, quelque soit leur poste."En moyenne, les politiciennes arrivent au pouvoir avec moins de soutien que les hommes, et celui-ci se détériore plus vite", constate l'universitaire. 

Femmes politiciennes : le plus gros reste à faire ! 

Le rapport explique que les femmes sont moins populaires que leurs homologues car leur travail est toujours réduit à leur condition féminine.  Le professeur Carlin détaille : "Le succès des femmes dans des rôles de gestion est plus souvent attribué à la chance ou à l'effort qu'à la capacité. Pourtant, leurs échecs tendent à être attribués à un manque de compétences, Pour les hommes, la logique est inversée. Quand ceux-ci réussissent, on l'attribue à leurs capacités, mais quand ils échouent, c'est la malchance ou le manque d'efforts", peut-on lire dans les colonnes du média Futurity. 
Néanmoins, les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir de hautes fonctions politiques : la Géorgie, la Slovaquie, la Croatie et l'Estonie ont élus des femmes à la tête de leur gouvernement. Au total, 8 pays européens sur 28 sont gouvernés par une dirigeante.