#PayeTaContraception : les femmes en ont ras... la pilule
Le hashtag #PayeTaContraception libère la parole des femmes. Sous l'impulsion de la journaliste Sabrina Debusquat, les internautes se lâchent et chacune y va de son coup de gueule concernant les difficultés de la contraception.
Les réseaux sociaux sont le fer de lance de toutes les manifestations. Après le compte Tumblr et Twitter "Paye ta schnek" qui dénonçait le harcèlement des femmes dans l'espace public, c'est le mouvement #PayeTaContraception qui a émergé des profondeurs d'Internet. Sur Twitter, Instagram ou Facebook, Sabrina Debusquat, journaliste santé indépendante et auteure de J'arrête la pilule (Ed. J'ai Lu) , invite les femmes à raconter leurs histoires de contraceptions et partage des témoignages poignants glanés pour l'élaboration de son ouvrage, qui révèle les souffrances qu'elles peuvent endurer à cause de ce mode de contraception. Les conseils de gynécologues pas toujours à l'écoute de leurs patientes ou de partenaires peu impliqués sont également pointés du doigt. Selon la journaliste, "3 162 femmes subiraient un grave problème de santé à cause de leur contraception hormonale, dont 83 décéderaient chaque année en France".
#PayeTaContraception, une invitation à la parole
Délier les langues et montrer aux femmes qu'elles ne sont pas seules dans leurs combats et leurs douleurs : c'est pour ces raisons que Sabrina Debusquat a lancé le hashtag #PayeTaContraception ainsi que les comptes Instagram, Twitter et Facebook. "Dès qu'on dit, en tant que femme, qu'on souffre de sa contraception, on se fait traiter soit de chochotte, soit d'ingrate. Cette parole est étouffée. Ce n'est pas acceptable. Je veux qu'on entende la voix des femmes pour leur montrer qu'elles ne sont pas seules", affirme-t-elle au HuffPost. Colère, indignation, incompréhension et douleurs : les internautes parlent des effets secondaires (migraines, acné, perte de libido) causés par la pilule, mais surtout du manque de professionnalisme du corps médical. Ce qui entraîne parfois des périodes d'angoisse et de souffrances.
Aprés 14 ans de pilule, je trouve trop peu dalternatives à la contraception hormonale et sa looooongue listes deffets indésirables. Arrêter la pilule est une énorme galère et ce souhait est totalement incompris (voire dénigré) par ma gynéco. #PayeTaContraception
— Ariane (@Ariane_scrb) 4 avril 2019
Une contraception sans souffrances, c'est pour quand ?
Bien décidé à faire bouger les choses pour stopper les souffrances causées par la pilule, Sabrina Debusquat s'arme de patience. "Un témoignage est bien plus fort qu'un long discours. Tant que les femmes n'en parlent pas, rien ne changera". Cette féministe engagée ne se fait pas trop d'illusions, persuadée que les solutions ne viendront pas du gouvernement mais bien des femmes elles-mêmes. "On a fait de la pilule un symbole. L'idée n'est pas de l'interdire. On doit pouvoir trouver des alternatives, car il y a une vraie demande des femmes", déclare-t-elle dans les colonnes du HuffPost.
"Quand on voit le temps que l'être humain a mis à considérer la femme comme l'égal de l'homme, cela ne porte pas toujours à l'optimisme. Les objectifs que je vise aujourd'hui, si dans 200 ans, on les a atteints, c'est déjà pas ma!" C'est vrai qu'il reste du boulot...