Pas de pitié pour les femmes astronautes !

"T'es une astronaute, t'as pas de combinaison ?". Même dans l'espace, les femmes n'ont pas leur place. L'Américaine Anne McClain n'a pas pu monter à bord de l'ISS à cause de l'absence d'une tenue à sa taille. Un détail loufoque qui a affolé la Toile et dénonce le sexisme -non sans gravité- de ce milieu interstellaire (trop) masculin.

Pas de pitié pour les femmes astronautes !
© Валерий Качаев

L'histoire semble surréaliste, pourtant, Anne McClain, astronaute américaine de 39 ans, a bien été privée de sortie dans l'espace à cause d'une simple histoire de combinaison spatiale. Si ce détail peut nous interpeller, il est bon de rappeler que l'ensemble de l'armure est très sophistiquée et lourde. Sans combinaison bien ajustée au corps, il est impossible aux astronautes de travailler dans des conditions de sécurité optimale. Ayant essayé deux tailles différentes lors de ces excursions précédentes, Anne McClain s'est rendue compte qu'elle se sentait mieux dans un ensemble de taille M, comme le rappelle le site The Verge. C'est elle qui a décidé de ne pas sortir dans l'espace, préférant céder sa combinaison à l'une de ses collègues, Christina Koch, toujours d'après The Verge. 

La première sortie spatiale 100% féminine annulée par manque de combinaisons 

Le 8 mars 2019, Jim Brindenstin, patron de la NASA, annonçait une sortie dans l'espace 100% féminine. Elle devait se tenir le 29 mars 2019, mais un petit incident a tout fait basculé. Ce sont les astronautes Christina Koch, 40 ans, et Anne McClain, 39 ans, qui devaient partir en tandem à bord de l'ISS. Toutefois, quelques jours avant le décollage, Anne McClain a décidé de ne pas partir en mission par manque de combinaisons de sécurité. Ne pouvant sortir avec un ensemble taille L, l'astronaute a cédé son ensemble M à sa collègue Christina Koch et a été remplacée par Nick Hague. Il existe bel et bien une deuxième combinaison taille M à disposition, mais il ne s'agirait que d'une tenue de rechange. D'après la NASA, il serait risquer de l'enfiler pour la mission, car elle ne donne pas accès à la radio et aux autres systèmes nécessaires à une sortie dans l'espace. À noter également que ce changement de dernière minute aurait retardé cet événement car il faut environ 12 heures pour enfiler une combinaison spatiale entière ! A la NASA, seulement 6 combis sont à disposition : deux tailles M, deux tailles L et deux tailles XL.
"Les combinaisons spatiales n'ont pas été vraiment pensées pour les femmes, comme beaucoup d'autres choses dans ce monde très masculin qu'est le spatial", affirme Brigitte Godard, ancien médecin de Thomas Pesquet au Parisien. En effet, cette pénurie pointe du doigt la non prise en compte des femmes astronautes, qui n'entrent pas forcément dans les moyennes de la NASA, et de leurs besoins. Selon Le Parisien, une femme doit faire au moins 1m50 pour 50 kg pour pouvoir devenir astronaute. Pourquoi alors la NASA n'est-elle équipée que de 2 ensembles spatiaux en taille M depuis les années 80 ? Très onéreuses à fabriquer et compliquées à enfiler, les combinaisons spatiales ne sont pas la seule chose qui rappelle combien il est difficile d'être une femme dans ce milieu...  L'espace serait-il un territoire dédié exclusivement aux hommes ? 

On recense seulement 64 femmes sur un total de 560 astronautes et la Lune n'a été foulée que par les pieds de mâles, mais d'autres inégalités de genre persistent dans le monde spatial."La maternité est une autre injustice. Après deux sorties dans l'espace, il est fortement déconseillé aux collègues femmes d'avoir un enfant. Trop risqué pour le bébé", déclare l'astronaute français Philippe Perrin au Parisien. Les femmes rêvant d'expéditions dans le vaste univers font donc une croix sur leur désir de maternité. Mais ce n'est pas le seul inconvénient pour elles.
Durant un voyage dans les étoiles, avoir ses règles est  proscrit ! La raison en est que les toilettes- sauf celles de l'équipage russe - ne sont pas adaptées. "Les systèmes de gestion des déchets à bord de la Station spatiale internationale, qui réutilisent l'eau contenue dans l'urine, n'ont pas été conçus pour gérer le sang menstruel", expliquent Varsha Jain, gynécologue et Virginia Wotring, pharmacologue en chef de la NASA au National Geographic. La solution, pour le moment, serait la prise de la pilule en continu pour éviter tout désagrément.