Le bikini, un pousse au viol...et puis quoi encore ?

Un ministre indien a déclaré jeudi 2 juillet vouloir interdire les bikinis qu'il juge responsables des nombreux viols en Inde.

Le viol est le mal indien par excellence. Cette barbarie est le symbole d'une catastrophe sociale qui gangrène un pays particulièrement pauvre. Et les politiques ont une part de responsabilité : lorsque la femme est le bouc-émissaire d'une société, il faut regarder au sommet.
"Porter des bikinis peut attirer des problèmes comme des agressions sexuelles. Je pense que cela devrait être interdit sur les plages. Nous ne devrions pas permettre à ce genre de personnes d'aller dans les espaces publics", a déclaré jeudi 2 juillet Sudhin Dhavalikar, ministre des travaux publics de la ville très touristique de Goa, au Telegraph.
Issu du Bharatiya Janata Party, parti nationaliste, l'homme ne s'est pas gêné de dénoncer un "vice" venu selon lui des femmes occidentales. "Ces filles très légèrement vêtues se rendent dans les pubs et diffusent une mauvaise culture, ça devrait être interdit (...) nos soeurs et nos filles sont abîmées", a-t-il précisé.
Les réactions ont reflété le mouvement de contestation et de réflexion qui agite l'Inde depuis quelques temps pour enfin changer les choses. "Il veut laisser les femmes à la maison. Il n'a aucun droit de leur dire quoi porter et comment se comporter", a réagi Annie Raja, une militante féministe.
Malgré cette prise de conscience, l'Inde ne compte plus les violences sexuelles faites aux femmes.
Au lieu de vouloir apprendre aux femmes de quelle manière se vêtir, les autorités feraient mieux de se concentrer sur l'éducation des hommes et la punition des agressions sexuelles.

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Un ministre a déclaré vouloir interdire les bikinis pour stopper les viols © Fotolia