Soudan : Meriam réfugiée à l'ambassade des Etats-Unis

Les rebondissements n'en finissent plus dans l'affaire de Meriam Ishag. La jeune femme, relâchée jeudi 26 juin après avoir été arrêtée à l'aéroport, s'est réfugiée dans l'ambassade des Etats-Unis pour attendre le dénouement de sa situation. Le gouvernement américain est en contact avec le ministère des Affaires Etrangères du Soudan afin de trouver une solution. Elle est désormais sous la protection directe des autorités américaines.
La Soudanaise, née de père musulman et de mère chrétienne, a été condamnée en mai 2014 à la peine de mort par pendaison pour s'être mariée à un chrétien et en avoir épousé la religion. La charia, en place dans le pays, interdit les conversions et considère l'union entre une personne musulmane et une non-musulmane comme un "adultère". La cour d'appel avait annulé sa condamnation à mort, lundi 23 juin, et Mervyn Thomas, directeur exécutif de l'organisation Christian Solidarity Worldwide, s'était réjoui "de l'annulation des verdicts injustes et inhumains" à son encontre. L'engouement suscité par cette libération, après la condamnation à mort pour apostasie au Soudan, a été de courte durée. Le Service national de renseignement et de sécurité (NISS) avait arrêté mardi 24 juin la jeune maman et son époux aux alentours de 13 heures, heure française, à l'aéroport de Khartoum , selon un proche de la famille qui avait informé l'AFP. Son mari, qui est citoyen américain, et elle tentaient de quitter le pays pour les Etats-Unis. Ils devaient décoller à 20 heures. D'après son avocat, la jeune femme n'était pas en état d'arrestation. La police l'aurait interrogée sur l'authenticité d'un document de voyage délivré par le Soudan du Sud.
Même si la Soudanaise a été relâchée peu de temps après et qu'elle possède les papiers nécessaires pour se rendre aux Etats-Unis, le gouvernement ne veut pas qu'elle quitte le pays.