Charleville-Mézières : A 82 ans, un homme tue avec son fusil un jeune de 21 ans... "Un crime par exaspération"

L'accusé plaide "l'exaspération". Un homme de 82 ans habitant un quartier populaire de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, est soupçonné d'avoir tué d'une balle de fusil un voisin de 21 ans, dont la bande l'aurait harcelé quotidiennement pendant des années. L'homme, ancien membre de commandos de marine, a avoué les faits et a été mis en examen.

Charleville-Mézières : A 82 ans, un homme tue avec son fusil un jeune de 21 ans... "Un crime par exaspération"
© Commissariat de police de Trappes, en novembre 2019 par NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Les querelles de voisinage peuvent parfois mener très loin. Dans un quartier de Charleville-Mézières (Ardennes), un homme de 82 ans est soupçonné d'avoir abattu d'une balle de fusil l'un de ses voisins vendredi 9 décembre 2022 par "exaspération". Il a été mis en examen dimanche soir pour meurtre, a indiqué à l'AFP le parquet de Reims.

Des tensions devenues insupportables pour l'octogénaire

Après son arrestation, Hocine Abdellaoui, un ouvrier retraité, divorcé et père de 11 enfants, qui habitait seul dans ce quartier depuis 30 ans, a rapidement reconnu les faits. Sa victime : Mahamadou Cissé, 21 ans. "La victime, qui habitait le même immeuble, avait déjà été condamnée deux fois pour outrage et rébellion, mais pas pour infraction à la législation sur les stupéfiants", précise Le Dauphiné.

Le meurtrier présumé a indiqué en garde à vue que le groupe de jeunes dont faisait partie sa victime était "quotidiennement présent" et "lui gâchait la vie chaque fois qu'il essayait de rentrer chez lui, lui menait la vie dure depuis neuf ans (blocage des portes, insultes, mais pas de menaces, ndlr.)", a indiqué le procureur Matthieu Bourrette à la presse dimanche. "Cette présence et le comportement de ce groupe étaient anxiogènes pour lui, il se sentait en danger." Il a été mis en examen pour " meurtre, détention d'arme illicite et violence avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique" et placé en détention provisoire, selon la même source.

Un fusil non régularisé pour tuer

L'octogénaire, ancien membre de commandos de marine ayant participé à la guerre d'Algérie, a utilisé une réplique de M16 qu'il aurait acquise dans un supermarché dans les années 90 - le journal Le Dauphiné évoque de son côté un 22 long rifle - , pour tuer le jeune homme. L'arme n'avait jamais été régularisée.

Menacé par la foule qui semblait "prête à le lyncher" après son geste, selon les policiers cités par le procureur, Hocine Abdellaoui s'était retranché à son domicile et il avait mis en joue les policiers entrés chez lui. Le fusil était encore chargé de onze balles. Il s'est finalement rendu très rapidement, après les sommations d'usage. Son domicile, lui, a été saccagé après son arrestation, a regretté le parquet.

Un crime "par exaspération" selon le procureur

L'enquête a été confiée au commissariat de Charleville-Mézières et à la police judiciaire de Reims. Les enquêteurs devront notamment "infirmer ou confirmer la thèse du mis en cause, de ce que j'appellerais le crime par exaspération", a souligné Matthieu Bourrette.

Il encourt trente ans de réclusion.