Inspecteur des impôts tué dans le Pas-de-Calais : 4 questions autour de ce drame

Un agent du fisc de 43 ans a été tué, lundi 21 novembre, par un brocanteur chez qui il s'était rendu pour un contrôle, à Billecourt, dans le Pas-de-Calais. Une collègue qui l'accompagnait a été retrouvée ligotée à une chaise, en état de choc. Le forcené a été retrouvé mort. Il se serait suicidé avec une arme à feu. Le "Journal des Femmes" revient sur les détails de ce terrible événement.

Inspecteur des impôts tué dans le Pas-de-Calais : 4 questions autour de ce drame
© ANDBZ/ABACA

Il ne devait s'agir que d'une simple vérification de la comptabilité. Celle-ci a viré au drame. Un agent du fisc de 43 ans a été tué lundi après avoir été séquestré avec une collègue dans le cadre d'un contrôle fiscal chez un brocanteur à Bullecourt, un village de 250 habitants dans le sud d'Arras (Pas-de-Calais). Le brocanteur s'est ensuite donné la mort.

Que s'est-il passé ?

Peu après 18h lundi, les gendarmes sont alertés par un témoin de la présence d'une femme ligotée à une chaise au domicile d'un habitant du bourg. Rapidement sur les lieux, ils découvrent les corps de deux hommes, ainsi qu'une femme attachée à une chaise, comme décrit par le témoin.

Le fonctionnaire s'était rendu dans l'après-midi au domicile de l'entrepreneur en compagnie d'une inspectrice "pour effectuer une vérification de la comptabilité" de l'entreprise d'un homme de 46 ans, qui les auraient alors séquestrés et ligotés, est-il précisé dans le communiqué. "Le mis en cause se serait donné la mort par arme à feu", indique le parquet. Selon les informations du Parisien, son corps a été retrouvé dans une dépendance de la maison.

Qui sont les victimes ?

La victime, Ludovic Montuelle, était inspecteur principal des finances publiques. Il a été retrouvé mort "probablement à la suite de coups de couteau", a affirmé le parquet d'Arras dans un communiqué. Ses collègues le décrivent, selon La Voix du Nord, comme "un agent expérimenté" et "toujours présent, toujours disponible pour les accompagner, pour les soutenir dans des moments qui peuvent parfois être des moments de tensions".

L'inspectrice qui l'accompagnait, âgée de 38 ans, selon France Bleu Nord, était "ligotée sur une chaise et profondément choquée", selon une source proche de l'enquête. Elle "a été prise en charge par les secours. Ses jours ne sont pas en danger."

Qui était le brocanteur ?

Sandy Theron, divorcé et père de deux enfants, était âgé de 46 ans. Il "était arrivé dans le village il y a quatre ans", a affirmé à l'AFP le maire du village, Éric Bianchin. "Il avait acheté une ferme rue de Quéant, où il faisait des ventes chez lui. Il vidait les maisons, les vide-greniers et revendait chez lui", a-t-il ajouté, les yeux humides derrière ses lunettes. "C'est un petit village, tout le monde se connaît. Je n'ai jamais eu de problème avec lui, il était serviable, c'était une personne lambda. Il était intégré dans le village", a poursuivi l'élu. Selon lui, les habitants "le voyaient très peu", car "il partait très tôt le matin pour son activité".

Si pour le maire, il s'agissait d'un "personnage lambda", une brocanteuse interviewée par La Voix du Nord décrit, elle, un homme accablé par les difficultés financières. "Il avait des dettes importantes. Il m'avait parlé des impôts, c'était une source de soucis. Il a été débordé par ce projet de maison (la ferme de Bullecourt) qui a été énorme", affirme-t-elle.

Quelles seront les suites données à ce tragique événement ?

La section de recherche de la gendarmerie des Hauts-de-France a été saisie dans le cadre d'une enquête de flagrance pour assassinat.

Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, s'est rendu à la Direction départementale des finances publiques (DDFIP) du Pas-de-Calais, à Arras, ce mardi matin. "La République pleure l'un des siens", a-t-il déclaré. "Il est révoltant qu'un serviteur de l'État, de la République, des Français puisse être (…) tué parce qu'il fait son travail", a poursuivi le ministre après s'être entretenu plus d'une heure avec les collègues de la victime à Arras, annonçant qu'un hommage lui sera rendu mercredi dans l'ensemble des services fiscaux départementaux. Lors de la séance des questions au gouvernement, les députés ont déjà observé ce mardi une minute de silence en hommage à Ludovic Montuelle. 

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a lui dénoncé "un drame humain terrible". "Ce brocanteur a commis un acte le plus terrible qui soit", a-t-il insisté sur CNews.