Philippe Pozzo di Borgo contre l'euthanasie : l'homme derrière le succès d'Intouchables s'explique

L'homme qui a inspiré le film "Intouchables", Philippe Pozzo di Borgo, est investi dans de nombreuses causes qui accompagnent les personnes en situation de handicap. Au cœur du débat sur sa légalisation de l'euthanasie qui s'ouvre en France, le septuagénaire se positionne comme le chef de file des anti-euthanasie.

Philippe Pozzo di Borgo contre l'euthanasie : l'homme derrière le succès d'Intouchables s'explique
© Stevens William/ABACA

Révélé au grand public en 2011 alors que son histoire était transposée sur grand écran par Olivier Nakache et Éric Toledano dans le film Intouchables, Philippe Pozzo di Borgo est un homme d'affaires français, issu d'une famille de la noblesse corse, devenu tétraplégique à la suite d'un accident de parapente. Cloué dans son fauteuil roulant, l'homme raconte son expérience et la relation très forte qui le lie avec son auxiliaire Abdel Yasmin Sellou dans Le Seconde souffle, le livre qui inspirera Intouchables, film dans lequel Francois Cluzet et Omar Sy interprètent le milliardaire tétraplégique et le banlieusard en galère.

Philippe Pozzo di Borgo et l'euthanasie : sa position

Dans Le Promeneur immobile, son dernier livre paru en 2021, Philippe Pozzo di Borgo fait le point sur trente années d'invalidité. Le riche tétraplégique revient sur son enfance dans une famille fortunée, sa carrière au sein du groupe LVMH dans les années 1990, la disparition tragique de sa première épouse Béatrice, atteinte d'un cancer de la moelle osseuse et décédée peu de temps après son accident de parapente, mais aborde également l'épineuse question de l'euthanasie. "Après mon accident, quand je ne voyais pas de sens à cette vie de souffrance et d'immobilité, je pense que j'aurais exigé l'euthanasie si on me l'avait proposée. La détresse profonde dans laquelle se trouvent certaines personnes ne demande pas d'être interrompue, mais d'être soulagée, accompagnée", confiait-il à Faire Face.

Comme le souligne Le Parisien le 19 octobre, c'est dans son livre Le Promeneur immobile qu'il justifie de sa lutte contre l'euthanasie, un choix qui pourtant devrait être de l'ordre du personnel, de l'intime, et ne recevoir l'aval de personne. "Moi-même, après mon accident, au sortir du coma, j'ai éprouvé ce besoin de mourir (…) L'euthanasie reflète une collectivité qui se délite et démissionne. Demander qu'on vous débranche, n'est-ce pas dénoncer l'incapacité d'une société à apporter le réconfort à l'extrémité de la vie ?", écrit-il.

Quelles actions mène le collectif "Soulager mais pas tuer" ?

Alors que le président Emmanuel Macron rouvre le débat sur la légalisation de l'euthanasie, le collectif Soulager mais pas tuer dont Philippe Pozzo di Borgo est parrain, organisait des rassemblements dans plus de soixante villes en France le 18 octobre dernier à l'occasion de la journée mondiale contre la douleur. Pour le collectif, qui considère l'euthanasie comme une forme de démission, il s'agissait demander le renforcement des services de soins palliatifs en France pour soulager la douleur des malades.

Que devient Philippe Pozzo di Borgo 10 ans après le succès d'Intouchables ?

Aujourd'hui, le septuagénaire vit entre Essaouira, au Maroc, où il vit avec sa seconde épouse Khadija, et leurs deux enfants, et l'hôpital de Nantes où il est médicalement suivi. 

Depuis la sortie du film Intouchables, Philippe Pozzo di Borgo a reçu des milliers de messages de personnes souffrant de handicap et s'est investi dans de nombreuses causes pour les soutenir. Il devient notamment président d'honneur de l'association Simon de Cyrène qui se consacre à la création de maisons de vie partagée pour polyhandicapés et traumatisés crâniens à travers toute la France. Il est également depuis 2015 le parrain de l'association Soulager mais pas tuer qui milite contre l'euthanasie.