Macron n'est "pas Mimie Mathy" : opération séduction (et emmerdement "affectueux") dans le Nord

Au lendemain du premier tour de la présidentielle qui l'a placé en tête, Emmanuel Macron était en déplacement à Denain, l'une des villes les plus pauvres de France. Il a parlé série TF1, Mélenchon et Vaccin...

Macron n'est "pas Mimie Mathy" : opération séduction (et emmerdement "affectueux") dans le Nord
© Emmanuel Macron à Denain le 11 avril 2022 /Benoit Tessier/AP/SIPA (publiée le 12/04/2022)

Après les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de ce dimanche 10 avril, Emmanuel Macron est reparti en campagne sur les terres où Marine Le Pen est arrivée largement en tête, dans le département des Hauts-de-France. À Denain, où le chef de l'État a récolté trois fois moins de voix que sa rivale du second tour, il s'est offert un bain de foule dans l'optique de convaincre ces électeurs de voter pour lui. 

La candidat Macron, interpellé par une soignante sur sa volonté "d'emmerder les Français"

L'un des moments marquants de cette journée du 11 avril restera ce moment où le président de la République a longuement échangé avec une soignante qui n'est pas vaccinée. Cette dernière lui a notamment reproché sa sortie polémique de l'année dernière lorsqu'il expliquait vouloir "emmerder les non-vaccinés".  Emmanuel Macron lui a répondu que c'était une expression "entre guillemets affectueuse". Pas de quoi convaincre cette femme comme elle l'a expliqué ensuite à BFMTV: "C'est Macron, il est faux, c'est un personnage, un orateur. On savait très bien ce qu'il allait nous répondre. J'ai déjà pas voté Macron en 2017, je m'étais abstenue. Donc c'est sûrement pas ce que je ferai la semaine prochaine. Mais mettre Le Pen dans une enveloppe, c'est compliqué. Ne pas la mettre, c'est sûrement le faire gagner. Donc c'est compliqué comme choix, vraiment".

Le Président Macron rappelle qu'il n'est "pas Mimie Mathy"

Une autre personne, un chauffeur de bus qui lui confiait les graves difficultés qu'il rencontre pour boucler la fin du mois avec le prix de l'essence qui s'est envolé, a fait dire au mari de Brigitte Macron qu'il n'était pas Mimie Mathy, ou plutôt Joséphine Ange Gardien, sous-entendu qu'il ne pouvait pas régler les problèmes et se téléporter d'un claquement de doigt.

Emmanuel Macron s'est même défendu: "On a supprimé la taxe d'habitation, on a baissé l'impôt sur le revenu et ceux qui sont au Smic, on leur a augmenté la prime d'activité. On a fait des choses. Depuis ces derniers mois, on a une augmentation du prix des matières premières, le gaz a augmenté de 35 à 40 %, si on n'avait pas mis en place le bouclier tarifaire, il aurait augmenté de 140 %, l'électricité, on l'a bloqué, on a mis en place la réduction à la pompe." Toutes ces mesures ressemblent pourtant vaguement à un léger coup de baguette magique, non ?

Mélenchon, Premier ministre ? La réponse de Macron

Si il veut l'emporter, Emmanuel Macron sait qu'il va devoir aller chercher une partie des 22% d'électeurs qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour.  Un journaliste de LCI s'est amusé à lui demander s'il envisageait de voir le chef de file des Insoumis à Matignon. Pas de réponse claire sur le futur gouvernement. Emmanuel Macron n'a pas vraiment répondu à cette question et a plutôt botté en touche, il a tout de même donné l'impression qu'il était prêt à reculer sur l'âge de départ à la retraite. On imagine pourtant très mal une cohabitation entre les deux hommes politiques au caractère bien trempé. 

La faute à Macron ? Le chef de l'Etat décline la responsabilité de l'échec de LR et du PS

Alors que les deux forces politiques majeures qui sont arrivées après Emmanuel Macron ce dimanche soir sont qualifiées "d'extrêmes", Emmanuel Macron s'est refusé à endosser la responsabilité d'un tel événement dans le pays. Alors que des critiques qui fusent de toute part l'accusent d'avoir favorisé un climat notamment propice à l'extrême droite pour rejouer le match de 2017, le Président a préféré pointer du doigt la faiblesse des deux partis historiques de la gauche et de la droite, le PS et LR: "Ce n'est pas le président de la République qui a décrété qui est l'opposition modérée. Je constate que les deux grandes fondations du champ républicain se sont effondrées, ce n'est pas ma responsabilité". Le candidat du mouvement La République En Marche a déploré: "Je suis toujours frappé: ça devrait toujours être de ma faute dans vos histoires."