Mila : "Je suis en prison dans des vêtements, des maquillages..."

Mila était l'invitée d'Audrey Crespo-Mara ce dimanche 13 juin dans Sept à Huit. Menacée de mort depuis ses critiques envers l'islam, obligée de se déguiser, de se grimer, Mila est persuadée qu'elle va mourir...

Mila : "Je suis en prison dans des vêtements, des maquillages..."
© Mila le 3 juin / Francois Mori/AP/SIPA

Depuis la parution d'une vidéo en janvier 2020 où elle tenait des propos polémiques sur l'Islam, la jeune Mila, 17 ans aujourd'hui mène une vie particulièrement difficile. Sous protection policière depuis qu'elle a reçu des menaces de mort, elle publiera le 23 juin aux éditions Grasset un livre intitulé Je suis le Prix de votre Liberté. Elle était l'invitée d'Audrey Crespo-Mara dans Sept à Huit et a livré un témoignage saisissant sur sa vie. 

"Je ne suis pas capable de voir mon avenir comme les autres"

Quand Audrey Crespo-Mara lui demande comment elle se voit dans cinq ans, l'adolescente dépeint un tableau plutôt tragique.
"Je me vois peut-être grande brûlée, peut-être avec une jambe arrachée ou peut-être morte… Peut-être que je serai morte dans cinq ans".

Et d'ajouter: "Je ne vais forcément pas rester en vie et je vous dis ça dans le plus grand des calmes, et je sais que ce n'est pas normal. Et c'est dans ces moments-là que je me mets à pleurer. Parce que je ne suis pas capable de voir mon avenir comme les autres."

Durant tout l'entretien, elle laisse échapper par moment sa colère face à la situation. 

"J'étais pourtant persuadée que mon pays n'était pas comme ça. Si on ne se serre pas les coudes, que ce soit même la majorité silencieuse, qui me 'soutient' mais qui ne fera jamais rien. Ce sont des gens que j'apprécie, merci de me soutenir. Mais je vois la lâcheté partout autour de moi." confie-t-elle, se sentant abandonnée par le pays.

Mila, prisonnière dans son propre pays

Dans son livre, elle retranscrit plusieurs des messages qu'elle a reçu et qui l'ont particulièrement affectée. Dont un qui raisonne particulièrement pour elle : "On t'a fait prisonnière dans ton propre pays."

Elle le reconnaît, celui qui a écrit ça a raison : 

"Qui dirait le contraire ? Même quand je suis dehors, je suis en prison. Je suis en prison dans des couches de vêtements, des maquillages différents… On me dit 'Ce n'est pas bien, tu ne dois pas sortir comme ça…', 'Tu dois mettre une perruque'. Mais je ne veux pas. Quand je ressemble à une mouche avec le gros manteau alors qu'il fait chaud, le masque, les lunettes de soleil, le chapeau pourri… Non, je ne suis pas inspecteur Gadget, je suis une femme, je me promène dans la rue, j'ai besoin de vivre".