Le jockey Pierre-Charles Boudot, mis en examen pour viol

Pierre-Charles Boudot, star des jockeys en France, a été placé en examen ce 12 mai. Il est accusé de viol à deux reprises pour des faits commis en 2015 et au mois de février 2021.

Le jockey Pierre-Charles Boudot, mis en examen pour viol
© Pierre-Charles Boudot en 2019 Hugh Routledge/REX/SIPA

Le cavalier français Pierre-Charles Boudot est au cœur d'un scandale... Le jeune homme de 28 ans, élu jockey de l'année en 2020, a été mis en examen pour viol ce 12 mai à l'issue de 48 heures de garde à vue comme l'a annoncé le parquet de Senlis dans l'Oise. Il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour "subornation de témoin à la suite d'une plainte pour viol" dans le cadre de l'information judiciaire ouverte à son encontre.

De son côté, France Galop a suspendu Pierre-Charles Boudot pour trois mois.

Pierre Bazire, un autre jockey, a lui aussi été mis en examen pour "non-dénonciation de crime".

Graves accusations 

Le 19 février 2021, une jeune femme a déposé plainte à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) pour des faits remontants deux jours auparavant, le 17 février. 

La victime, une jeune cavalière d'entraînement, aurait été abusée après avoir consommé des substances qui l'auraient empêchée d'être consentante. 

"Ma cliente, une femme de 22 ans évoluant dans le milieu équestre à Chantilly, s'est rendue à une soiréeIl est fort probable qu'on lui ait fait boire ou inoculer des produits pour annihiler son consentement. Elle a des flashs, de grands trous, des moments où son corps ne répondait plus", a déclaré son avocate. 

Elle aurait ensuite retiré sa plainte à cause "des pressions de son entourage professionnel" puis aurait finalement reporter plainte "à l'issue de questionnements des enquêteurs".

Un témoignage glaçant

Le Parisien et Stade 2 (France 3) ont recueilli le témoignage de la victime présumée, qui a confirmé avoir été confrontée au jockey lors d'un apéro alcoolisé dans les écuries de Cagnes-sur-Mer. 

"Je ne sais pas qui lui dit où on était, mais Pierre-Charles Boudot est arrivé… ", a expliqué la jeune femme, qui avait déjà eu une relation consentie avec le cavalier.

"Il a commencé à être tactile, à des endroits intimes, je l'ai repoussé à plusieurs reprises", a-t-elle poursuivi, en ajoutant : "Il mettait sa main sous ma robe, me touchait les fesses. Je l'ai repoussé, mais il revenait toujours, je me suis dit qu'à un moment donné il allait comprendre et arrêter".

"J'ai dit quatre fois non"

Selon Le Parisien, elle serait finalement rentrée avec Pierre Bazire, un autre jockey et ami de l'accusé qui l'hébergeait pour la nuit. Une fois couchée, Pierre-Charles Boudot serait "arrivé" et se serait "mis" au dessus d'elle.

La jeune femme s'est souvenue de cette nuit cauchemardesque : "J'ai dit à plusieurs reprises que je ne voulais pas, j'avais peur, mon cerveau s'est bloqué, j'ai tout bloqué, je me suis laissée faire pour ne pas avoir mal, j'ai dit quatre fois non, je l'ai repoussé avec ma jambe…".

A son réveil, c'est le trou noir.  "Les draps étaient au sol, le lit avait bougé, je savais que quelque chose s'était passé mais je ne savais plus vraiment quoi. Je me suis mise au pied du lit pendant plus d'une heure, je ne voulais pas m'en rendre compte. J'avais extrêmement mal à la colonne vertébrale, j'ai constaté que j'avais des bleus sur les épaules, les cuisses et les fesses… ", a-t-elle raconté.

Une première plainte en 2015

Pierre-Charles Boudot est également accusé de viol par une autre jeune femme qu'il aurait rencontrée à Deauville (Calvados) en 2015.

Là aussi, la plaignante alors âgée de 18 ans au moment des faits, a affirmé avoir été droguée puis abusée sexuellement

Elle s'est rappelée avoir été "dans la voiture avec lui" puis "dans son appartement" avant qu'il ne commence à la "déshabiller""Mon corps ne pouvait pas se défendre", a-t-elle précisé.

D'après les dires des deux victimes, la kétamine qui sert à anesthésier les chevaux aurait été utilisée dans un même mode opératoire afin de les droguer.

Pierre-Charles Boudot dément

La star des hippodromes, victorieux de trois cravaches d'or, nie "farouchement" les faits.

Selon son avocate Florence Gaudillière, il "a déposé une plainte pénale avec la conviction que cette nouvelle dénonciation a été orchestrée pour servir de support à la première".