Violeur en série, Nicolas a terrorisé le village 20 ans durant...

Pendant 20 ans, le violeur de Sorèze a agi en "véritable bête" dans le village du Tarn. Les victimes de Nicolas Guiraud, nombreuses, ont surmonté leur peur pour dénoncer ses agissements et la justice a rendu son verdict...

Violeur en série, Nicolas a terrorisé le village 20 ans durant...
© Tomas Guardia Bencomo / 123RF

Il était bien connu de Sorèze, un village de 2800 âmes, situé entre Toulouse et Carcassonne. Serviable, à l'écoute, excellent joueur de pétanque. En 2010, il avait même remporté le trophée du pétanqueur sorézien de l'année... Brave gars, Nicolas Guiraud avait tout du gendre idéal et du parfait voisin. Mais il avait un secret. C'était un violeur en série. Début avril, la Cour d'Assises des mineurs du Tarn a condamné le malfrat à 12 ans de réclusion criminelle
Pendant vingt ans, depuis son adolescence à ses 35 ans, de 1995 à 2014, l'habitant de cette commune du Tarn a enchaîné les victimes, selon La Dépêche, qui a mené une véritable enquête sur les ravages qu'a commis ce terrible personnage. "Si vous prenez une photo de classe, toutes les filles de notre génération ont eu à souffrir de son comportement", a déclaré l'une des victimes, surnommée Christine par le média.

Violée dans le box d'une boite de nuit, près d'une piscine ou encore dans les toilettes publiques, elle a été "traquée comme du gibier pendant 15 ans".

Le violeur de Sorèze, une "véritable bête"

"Je me suis tue pendant 17 ans. Ce viol ça a été pour moi la fin de l'innocence, l'enfance terminée", a raconté Elise. Elle avait rencontré l'agresseur lors de sa première sortie en discothèque.

D'abord, celui-ci avait flirté avec elle, puis il l'a draguée lourdement, avant de tout bonnement l'agresser sexuellement. "Une véritable bête. Alors je suis restée inerte, terrifiée. J'ai cru mourir", s'est-elle souvenue.

Quant à Gabrielle, elle s'est fait inviter "au foyer des jeunes" étant mineure, par le violeur. Dans une pièce près de la salle TV, il l'a violemment déshabillée, l'a fait taire en lui mettant la main sur la bouche et l'a violée sans protection.

Les victimes, paralysées par la peur

Elle n'a d'abord pas osé le dénoncer. "On ne parlait pas de ces choses-là", a-t-elle confié. "La peur de briser l'omerta dans un village existe", a confirmé à La Dépêche Laetitia Maroccu, présidente de l'association Donne e Surelle (Femmes et sœurs en corse). "Il y avait des non-dits murmurés", a ajouté un notable.

Nicolas Guiraud a tiré profit du sinistre silence de ses victimes et de leur peur paralysante de dénoncer, pour continuer à perpétrer ses infamies pendant de longues années. La parole s'est heureusement libérée.

Un village meurtri par ces crimes

Mais la reconstruction est difficile. L'épouvantable ombre de ces crimes longtemps mis sous boisseau plane toujours sur le village.

"Je ne me suis habillée comme une femme qu'après des années. S'enfermer dans une pièce avec les volets fermés, ce n'est pas raisonnable, n'est-ce pas ? Mais j'ai parfois des idées noires", a confié une victime.

Elles n'ont certainement pas toutes brisé le silence. Mais celles qui l'ont fait ont pu faire en sorte que justice soit rendue.