Pierre-Jean Chalençon et le chef Christophe Leroy, en garde à vue

La polémique des soirées et dîners clandestins organisés au palais Vivienne ne s'essouffle pas. Pierre-Jean Chalençon et le chef cuisinier Christophe Leroy sont entendus par les enquêteurs ce 9 avril. Pourtant, le féru de Napoléon avait affirmé qu'il s'agissait d'un "poisson d'avril"...

Pierre-Jean Chalençon et le chef Christophe Leroy, en garde à vue
© Pierre-Jean Chalençon et Christophe Leroy, au Palais Vivienne, en octobre 2020 par DIDIER AUDEBERT/LMS/SIPA

[Mis à jour vendredi 9 avril à 11h11] L'affaire des dîners clandestins, un "poisson d'avril", vraiment ? Le 8 avril, une perquisition a été faite au Palais Vivienne et Pierre-Jean Chalençon a été placé en garde à vue dans la soirée, dans le cadre d'une enquête pour "mise en danger de la vie d'autrui". Il a finalement été relâché dans la nuit du 8 au 9 avril.
Le domicile du chef cuisinier Christophe Leroy, soupçonné d'avoir organisé les agapes au palais Vivienne, avait déjà été perquisitionné le 7 avril.
Le lendemain de la garde à vue de Pierre-Jean Chalençon, l'ancien acheteur de Affaire Conclue et le chef cuisinier ont tous deux été convoqués dans la matinée, à 10 heures, au siège de la Police judiciaire parisienne, selon BFMTV. Ils doivent être auditionnés par les enquêteurs. "Ils sont actuellement interrogés sous le régime de la garde à vue, en présence de leurs avocats", a indiqué la journaliste de BFMTV, Alexandra Gonzalez, sur Twitter.

Me Thierry Fradet, avocat de Christophe Leroy, a confirmé dans un communiqué que son client avait "pu remettre un certain nombre de documents établissant que les prestations qu'il a effectuées l'ont été, comme la loi l'autorise, dans des domiciles privés et non pas dans des établissements recevant du public (ERP) de type restaurant".

Et l'homme de loi d'ajouter: "En tout état de cause et contrairement à ce qui a été affirmé de manière peu professionnelle, aucun membre du gouvernement n'a participé aux repas".

Un "énorme poisson d'avril"

"C'est le plus gros poisson d'avril de ces dix ou quinze dernières années", avait déclaré Pierre-Jean Chalençon sur BFMTV, au sujet de la polémique des dîners clandestins.

Le passionné de Napoléon est accusé d'avoir organisé des soirées et dîners clandestins au palais Vivienne, dans un reportage diffusé par M6. "J'ai dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants qui sont soi-disant des restos clandestins, avec un certain nombre de ministres", avait-il affirmé dans le reportage, avec une voix déguisée.

"Je n'organise pas de dîners, ni de soirées. Je n'organise rien du tout au palais Vivienne ou ailleurs", a-t-il toutefois assuré le 6 avril, auprès de BFMTV, ajoutant que sa propriété qui abrite sa collection napoléonienne était fermée depuis 15 mois.

"Si les gens n'ont pas un peu d'humour, c'est qu'ils n'ont rien compris. C'était un énorme poisson d'avril qui a marché", a-t-il ajouté.

Une "soirée zéro" au Palais Vivienne 

L'ancien acheteur de Affaire Conclue a pour autant admis qu'il avait organisé une soirée une semaine auparavant afin d'anticiper le bicentenaire de la mort de Napoléon, qui doit avoir lieu le 5 mai et qu'il souhaiterait célébrer.

Pierre-Jean Chalençon a poursuivi, toujours sur BFMTV: "J'espère une réouverture assez prochaine. Mais nous avons anticipé et la semaine dernière, c'était une sorte de soirée zéro. Nous avons mis en exergue quelques personnes. Peut-être une douzaine de personnes, et elles sont parties très tôt".

Pour autant, il l'assure: aucun dîner n'a été servi durant cette "soirée zéro": "Nous avons fait comme s'il y avait une soirée au palais, mais il n'y avait rien à manger. Une soirée pour faire des photos, pour montrer aux entreprises et aux chefs d'entreprises le palais Vivienne".

Gabriel Attal, mêlé au "poisson d'avril" ?

S'agissait-il réellement d'un poisson d'avril? "Si on ne peut plus avoir de l'humour. C'était une blague. La France entière me connaît, sait que j'ai beaucoup d'humour, que je rigole. En attendant, je ne reçois pas de ministres, quand je reçois un copain ou une copine, c'est le maximum", a insisté le collectionneur.

Mais selon Marlène Schiappa, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, avait bien reçu une invitation du passionné de Napoléon pour assister à l'une de ces soirées. Une invitation qu'il a tout bonnement déclinée.

"Je le lui avais proposé, quand il n'y aurait plus de confinement bien entendu. Nous sommes en démocratie. On peut encore inviter des gens. Ils ont le droit de dire je viens ou pas, ça c'est leur problème", s'est expliqué Pierre-Jean Chalençon.

Quant à Gabriel Attal, il a déclaré face à Caroline Roux, sur France 2: "Je n'ai jamais rencontré Pierre-Jean Chalençon et je ne le connais pas. J'ai été très surpris".

Le 4 avril, une enquête a été ouverte pour tirer cette histoire au clair, après la diffusion du reportage de M6Gérald Darmanin, lui, a déclaré au micro d'Europe 1: "A ma connaissance, il n'y a pas de ministres" qui aient assisté à de quelconques soirées ou dîners au palais Vivienne.