Coline et Richard Berry face à l'inceste, entre plainte "vitale" et "folie ambiante"

L'affaire Richard Berry prend de l'ampleur. L'acteur de 70 ans reçoit des milliers de messages de soutien tandis que ses avocats tapent du poing. Pour sa fille Coline, raconter l'inceste était "vital"... Confrontation et forces en présence.

Coline et Richard Berry face à l'inceste, entre plainte "vitale" et "folie ambiante"
© HAEDRICH JEAN-MARC/LAURENT VU/SIPA

Richard Berry ou sa fille Coline Berry Rojtman : certains croient au témoignage de l'un, d'autres soutiennent l'initiative et saluent le courage de l'autre.
Maître Sophie Obadia, avocate de l'acteur de 70 ans, dénonce elle la "folie ambiante" qui s'est emparée de la scène médiatique depuis quelques semaines et fustige un non-respect de la présomption d'innocence. "La peopolisation, la médiatisation à outrance hors les tribunaux - j'ai entendu ce matin Coline Berry dire: 'Je n'ai pas eu besoin d'un procès'. Donc nous sommes hors procès... Si on commence à revenir sur les grands principes que sont la présomption d'innocence et la prescription, alors c'est à tout va, c'est une catastrophe qui s'annonce", a-t-elle déploré au micro de France Info.

L'avocate de Richard Berry : ce qu'elle met en doute

Elle a également ajouté auprès de l'AFP : "Il y a une inégalité des armes: le tribunal médiatique met en lumière la plainte et la parole de la personne accusée n'est pas recueillie de la même manière. Si on amène sur la place publique des affaires prescrites que la justice n'analysera pas contradictoirement avec la saisie d'un juge d'instruction, alors ça devient impossible d'avoir un débat serein".

En outre, Sophie Obadia a remis en question l'authenticité du témoignage et des souvenirs de la fille de l'acteur, notamment les "jeux sexuels" qui ont été décrits par la mère de famille de 45 ans lors de son dépôt de plainte:

"Je lis la scène rapportée par cette jeune femme, et que je ne dis pas du tout être une menteuse, je dis que j'ai des doutes sur l'authenticité de son souvenir. Elle pose une scène où il y a plusieurs personnes: son père, Jeane Manson et la fille de Jeane Manson. Trois de ces personnes disent que ça n'a pas existé et avec force".

La femme de loi a précisé qu'elle recevait des milliers de messages de soutien adressés à Richard Berry. 

La présomption d'innocence, remise en question ?

Un autre avocat du comédien, Hervé Temime, s'est, lui, indigné de la déprogrammation du film La Loi de Damien, d'Arnaud Sélignac, qui aurait dû être diffusé sur France 3 le 12 février.

En colère face à cette déprogrammation soudaine, l'homme de loi a dénoncé la "peur des réseaux sociaux", dans l'émission C à Vous, et déploré: "C'est ça la présomption d'innocence ? (...) Voici comment on lapide des gens"".

"Afin de ne pas perturber les démarches juridiques, dont la presse se fait les comptes, de Richard Berry et sa fille, en accord avec les ayants droit, France 3 décale la programmation de La loi de Damien", a ensuite répondu France 3 en direct par le biais d'un communiqué.

Coline Berry Rojtman : son témoignage "vital"

Quant à Coline Berry Rojtman, elle a expliqué auprès de France Info qu'elle n'attendait pas une quelconque condamnation de Richard Berry, peu probable, puisque les faits sont prescrits. Elle avait toutefois besoin de briser le silence.

Elle a expliqué: "C'était vital. Peut-être, oui, que ça va lui faire du mal. Encore que j'estime que j'apporte de la réparation dans la famille, et pour les générations futures".