9 000 bébés morts dans des "maisons mère-enfant" en Irlande

Le constat est effrayant. Les chiffres d'un rapport officiel prouvent la disparition de milliers de nourrissons entre les murs d'institutions religieuses pour mères célibataires en Irlande...

9 000 bébés morts dans des "maisons mère-enfant" en Irlande
© Irlande DPA/ABACA

Un scandale national secoue l'Irlande... Selon un rapport publié le 12 janvier 2021, 9 000 bébés et enfants sont morts dans des "maisons mère-enfant", établissements pour mères célibataires tenus par des religieuses catholiques, entre 1922 et 1998.
Ce chiffre terrible correspondrait à 15% des 57 000 enfants passés par ce genre de foyers....
Au total, pas moins de 18 "maisons" auraient été actives dans le pays, ancré dans la religion et la ruralité au XXe siècle. Elles abritaient les (très) jeunes filles enceintes et souvent pauvres, rejetées de toute part par leurs familles.
Sur place, les mères se retrouvaient maltraitées puis séparées des nouveau-nés considérés comme illégitimes, qui étaient directement envoyés à l'adoption.

Selon le Premier ministre irlandais Micheál Martin, le rapport dénonce un chapitre "sombre et honteux de l'histoire récente de l'Irlande", rappelant la "culture misogyne" de la République durant "plusieurs décennies".

La société irlandaise "complice" : les jeunes mères et leurs enfants ont "payé un prix terrible"

Micheál Martin a présenté officiellement "les excuses " de l'Etat irlandais le 13 janvier, accusant des "discriminations graves et systématiques contre les femmes, particulièrement celle qui ont accouché hors mariage".

Après avoir reconnu que toute "la société irlandaise" s'était "montrée complice", Il s'est adressé aux dizaines de milliers de victimes : "Vous étiez dans une institution par la faute des autres. Vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez pas à avoir honte, chacune d'entre vous mérite tellement mieux".

Les établissements "mère-enfant" étaient acceptés "des autorités locales et nationales à l'époque", comme l'a précisé le document.

"Nous avions une attitude complètement déformée vis-à-vis de la sexualité et de l'intimité", "dysfonctionnement" pour lequel "les jeunes mères et leurs fils et filles" dans ces établissement "ont été contraints de payer un prix terrible", a ensuite affirmé le chef du gouvernement.