Meurtre d'Alexia Daval : fausse-couche, bague, autopsie et disputes au procès
Le deuxième jour du procès de Jonathann Daval a eu lieu ce 17 novembre devant les assises de la Haute-Saône. L'autopsie du corps d'Alexia, son "agressivité" et une piste "d'empoisonnement" ont été évoquées par le médecin légiste qui a également révélé comment la jeune femme était décédée...
Le très attendu procès de Jonathann Daval a débuté le 16 novembre 2020 à Vesoul. L'informaticien de 36 ans, est présumé coupable de l'assassinat de son épouse, Alexia Daval dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017. La jeune femme, avait été retrouvée morte dans le bois d'Esmoulins, non loin de leur domicile familial, habillée de vêtements de sport. Si son mari s'était montré effondré à la suite du décès, il avait finalement avoué avoir tué Alexia trois mois plus tard.
Ce 18 novembre, ce sont les parents de la victime qui seront confrontés à leur ex-gendre, qu'ils considéraient "comme leur fils".
Autopsie d'Alexia Daval
Le 17 novembre, c'est Antoine Tracqui, le médecin légiste, qui a été longuement entendu à la barre. Il a décrit chaque brûlure, chaque ecchymose constatées sur le corps de la jeune banquière. Une lecture d'autopsie insoutenable pour les parents de la victime, qui ont choisi de quitter la salle d'audience.
Jonathann Daval, quant à lui, s'est bouché les oreilles pour ne pas entendre les détails sordides du meurtre, qu'il a de nouveau reconnu avoir commis.
Le légiste a évoqué les 5 à 10 coups d'une "particulière violence" donnés par Jonathann Daval ainsi que l'asphyxie qui aurait provoqué la mort. Selon le médecin, il n'y aurait pas eu de fracture au niveau du visage d'Alexia.
Il est ensuite revenu sur les sept versions racontées par Jonathann Daval et les aveux complets de ce dernier le 17 juin 2019, les comparant aux détails de l'autopsie.
"Il aurait serré son cou (...) de manière continue (...) entre 4 et 5 minutes avec ses deux mains (...) Mme Daval aurait lâché prise d'un seul coup", a décrit Antoine Tracqui, en ajoutant que l'homme "se serait levé plusieurs fois dans la nuit pour aller voir le corps" de sa femme.
Il lui aurait retiré son alliance, pour la porter autour de son propre cou, comme "un trophée".
L'agressivité d'Alexia évoquée
Les "crises" d'Alexia, qui aurait été agressive avec son mari, ont été mentionnées à la barre. En cause, plusieurs traitements dont des somnifères, qu'elle aurait pris le soir de sa mort, et des médicaments pour traiter une infertilité.
"Cette patiente, de tempérament anxieux, décrit des malaises durant plusieurs heures. Toujours précédés par une sensation de goût métallique dans la bouche", a déclaré Antoine Tracqui, en reprenant le dossier du médecin généraliste.
"Elle a des troubles du comportement avec des troubles du langage, agressivité vis-à-vis de son conjoint (...) elle ne garde aucun souvenir de tels malaises", a-t-il continué, en précisant que ce genre de situation n'interférait pas dans son travail.
Le médecin a aussi rappelé la fausse couche d'Alexia, qui aurait également été une raison des nombreuses disputes entre les époux. La jeune femme aurait eu recours à "une stimulation ovarienne médicamenteuse infructueuse", puis un traitement chirurgical qui l'a fait tomber enceinte le 7 juillet 2017. Elle perdra son bébé peu de temps après.
Empoisonnement et épilepsie
Il a ensuite souligné la présence possible d'épilepsie chez Alexia Daval : "La première hypothèse [de ces crises] est épileptique. Dans le cas d'A. Daval, ce ne serait pas l'épilepsie sous forme de convulsions que l'on connaît le mieux, mais une forme différente d'épilepsie."
Avant d'ajouter: "J'ai identifié 4 substances qu'a pris A. Daval à un moment donné, avec des conséquences psychiatriques possibles : un traitement pour l'asthme (montélukast), un somnifère (zolpidem), le tétrazépam (depuis retiré du marché)".
Par ailleurs, l'hypothèse du viol "post-mortem" n'a pas pu être certifiée.
En revanche, une "soumission chimique" a été évoquée par le médecin légiste.
Jonathann Daval pourrait avoir attribué des médicaments "ou autres substances limitant les capacités physiques et décisionnelles d'une personne" à l'insu de sa femme.