Jonathann Daval : Amour pour Alexia, Cuisine en prison et Larmes de crocodile

Lundi 16 novembre, le procès de Jonathann Daval débute à Vésoul (Haute-Saône). Il y a trois ans, cet informaticien aurait tué son épouse, Alexia Daval. Une plaie béante qui ne se refermera jamais dans les cœurs des parents de la victime qui témoignent aujourd'hui.

Jonathann Daval : Amour pour Alexia, Cuisine en prison et Larmes de crocodile
© BFM-Tv

Sa mort avait ému la France entière. Le 30 octobre 2017, le corps sans vie d'Alexia Daval était retrouvé à moitié calciné à proximité de son domicile conjugal situé près de Gray-la-Ville, en Haute-Saône.
Le coupable présumé ? Son mari, Jonathann Daval dont le procès débutera ce lundi 16 novembre à la Cour d'Assises de Vesoul (Haute-Saône). "Mais, ça ne changera pas notre douleur à nous, lâche la mère de la disparue, Isabelle Fouillot, ce jeudi 12 novembre sur France Info. C'est nous qui avons pris perpétuité. C'est Alexia qui n'est plus là ".
Le début de leur malheur date du 28 octobre 2017. À en croire les propos de son mari, Alexia Daval, 29 ans, ne serait pas rentrée chez elle à la suite de son jogging matinal.

C'est son époux Jonathann Daval, son désormais présumé meurtrier, qui s'était rendu à la gendarmerie pour signaler sa disparition.

La dépouille de la jeune banquière ne sera retrouvée que trois jours plus, sous des branchages, dans le bois d'Esmoulins

En apparence dévasté par la disparition de son aimée, cet informaticien de 34 ans offre ses larmes à la France durant la marche blanche qui est organisée en l'honneur de la disparue. Une image qui avait durablement marqué les esprits des Français.

Meurtre d'Alexia Daval

Trois mois plus tard pourtant, la vérité éclate au grand jour. Alexia Daval ne serait pas morte durant son footing, mais plus tôt, dans la nuit, étranglée par son mari.

Acculé par la police, Jonathann Daval avoue le meurtre de sa femme.

Un féminicide "involontaire", selon lui, qui serait survenu à la suite d'une violente dispute. Une confession sur laquelle le meurtrier présumé d'Alexia Daval reviendra pourtant plus tard, affirmant que le décès de la jeune femme était le résultat d'un complot familial.

Une machination "familiale"

Dans la ligne de mire de Jonathann Daval ? Son beau-frère, Gregory Gay, qui serait le véritable meurtrier selon lui.

La famille d'Alexia, quant à elle, aurait couvert les circonstances exactes de la mort de leur fille. "Là, c'est rocambolesque. Dans un premier temps, on n'y croit pas, se remémore Jean-Pierre Fouillot, le père d'Alexia. […] On avait presque envie de rire au départ, mais on s'est rendu compte qu'il fallait prendre ça au sérieux".

Quand Jonathann Daval était réconforté par les parents d'Alexia...

Pendant les longs mois où Jonathann n'a pas été dans le viseur des enquêteurs, l'informaticien séchait régulièrement ses pleurs dans les bras de ses beaux-parents.

"Il était avec nous. Tous les soirs, atteste Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia. Il pleurait avec nous, et disait : "Alexia me manque. Jonathann agissait comme un vrai mari éploré". Et d'ajouter, le cœur lourd : "S'il n'avait pas été arrêté, il serait encore là avec nous".

Désormais, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot n'attendent qu'une chose : que le mot "coupable" soit enfin accolé à celui du meurtrier de leur fille.

Pour eux : pas de doute. La thèse de l'accident n'est qu'un énième mensonge du présumé coupable. "C'est Alexia qui a subi quinze coups de poing dans la figure. Il aurait déjà dû arrêter là. Mais non, il a continué. Il l'a étranglée. Il a duré quatre minutes avec ses mains, autour de son cou, lâche-t-elle, avant de ponctuer sa phrase d'un sanglot. Donc ce n'est pas un accident. C'était prémédité. Il voulait la tuer ".

"J'ai besoin de le voir", s'attriste Martine Daval, la mère de l'accusé

© France 2

Un point de vue que ne partage pas la mère de l'accusée, Martine Daval.

"Il aime toujours Alexia. Sa vie, c'était Alexia donc sa vie est finie", lâche-t-elle ce jeudi 12 novembre dans un numéro exclusif d'Envoyé Spécial (France 2).

Et d'ajouter, devant des journalistes déconcertés, que la gravité des faits reprochés à Jonathann n'est pas "le plus dur" pour elle. "Je sais qu'il a fait quelque chose de grave, qu'il sera puni pour ça… […] Le plus dur, c'est quand on ne peut pas se voir ou se parler. J'ai besoin de le voir. Et je sais qu'il a besoin de nous pour pouvoir tenir".

Incarcéré dans la prison de Dijon depuis fin janvier 2018, Jonathann Daval s'y comporterait en détenu modèle.

Les cours de cuisine, pâtisseries et lectures n'apaisent pourtant pas ses nuits où il est la cible des autres détenus. "S'il ne rencontre pas les détenus physiquement, les détenus l'interpellent au travers des fenêtres y compris la nuit, ce qui l'empêche de dormir", a révélé l'avocate du détenu, Me Ornella Spatafora. Et d'ajouter : "Il a perdu pas mal de poids, c'est quelqu'un qui vit sa détention avec une certaine souffrance, et ça se voit"

Cette dernière ne pourrait pourtant pas s'arrêter de si-tôt car c'est la perpétuité qui le guette désormais.