Le site porno "Jacquie et Michel", accusé de viols et proxénétisme : le propriétaire et sa femme en garde à vue

Le propriétaire du site de vidéos X "Jacquie et Michel" a été placé en garde à vue avec quatre autres personnes. Il ne respecterait pas le consentement de ses actrices et pire encore... Explications.

Le site porno "Jacquie et Michel", accusé de viols et proxénétisme : le propriétaire et sa femme en garde à vue
© Andriy Popov/123RF

Le propriétaire du site pornographique Jacquie et Michel, Michel Piron, son épouse, ainsi que trois autres personnes ont été placés en garde à vue le 14 juin, dans le cadre d'une enquête ouverte pour viols et proxénétisme, en juillet 2020, a annoncé La Dépêche. Ils sont accusés de "proxénétisme, complicité de viol et complicité d'agressions sexuelles entre 2009 et 2015", a déclaré l'avocat du groupe Ares, détenteur du site, Me Nicolas Cellupica.

"Michel Piron a toujours sollicité à être entendu par les enquêteurs et à répondre ouvertement à leurs questions. Il s'est toujours dit du côté des victimes si des actrices ont subi des actes de violences sexuelles qu'il ignorait parfaitement", a assuré l'avocat du propriétaire du site. Et d'ajouter: "Le groupe Jacquie et Michel n'a jamais produit ou réalisé de film et n'est que diffuseur de films réalisés par des producteurs indépendants".

Jacquie et Michel : "pratiques sexuelles hors normes"

Le parquet de Paris avait ouvert une enquête le 10 septembre 2020 pour "viols" et "proxénétisme" concernant Jacquie et Michel, le site aux vidéos pornographiques amateurs, d'après les informations du 20 Minutes. Trois associations féministesOsez le féminisme, les Effronté-es et le Mouvement du Nid, avaient dénoncé en février 2020 les conditions de tournage des actrices, assurant qu'elles subissaient des "pratiques sexuelles hors normes et douloureuses alors qu'elles n'étaient pas consentantes", selon le quotidien.

Jacquie et Michel : des témoignages glaçants

Pour appuyer leurs propos, les associations avaient relayé les témoignages recueillis par le site Konbini en février 2020 dans la vidéo "les coulisses sordides du porno amateur".

"J'avais dit pas d'anal, on m'a proposé de le faire, j'ai dit non (...) et pendant l'une des scènes ils ont quand même essayé contre mon gré. T'as peur, vraiment t'oses pas dire non, t'es devant la production, les acteurs, et t'es complètement seule. Donc non, tu dis pas non", racontait une jeune femme dénommée Nailie. 

20Minutes avait également interrogé l'une des anciennes actrices sur les pratiques imposées par Jacquie et Michel"Quand je suis arrivée, on est descendus dans une cave. Il y avait trois mecs. J'ai dit que je ne voulais pas autant d'acteurs. Mais ils ont répondu que les caméras étaient déjà installées… ", a expliqué Karima, actuellement âgée de 43 ans. "Chacun leur tour, ils m'ont imposé des trucs que je ne voulais pas. Ils m'ont salie. Je suis passée pour une grosse salope ! ", a-t-elle lâché. 

La réponse du site pornographique

"Le groupe propriétaire des sites Jacquie et Michel" avait réagi dans un communiqué en septembre 2020. Il a déclaré se tenir "à la disposition de la justice pour faire toute la lumière sur cette dénonciation", mais qu'il diffusait "des films tournés par des sociétés de production tierces n'appartenant pas au groupe", comme le rapportait BFMTV. 

De son côté, le journal 20Minutes avait questionné Thierry Doucre, le directeur marketing du groupe. Ce dernier aurait affirmé l'existence de nombreuses sociétés derrière le célèbre "On dit merci qui ?". 

"Mais pour cette enquête pour viol, je tombe des nues. Nous ne tournons pas de films. Nous ne faisons que diffuser les films tournés par d'autres sociétés de productions. Et quand on nous remonte un problème, nous cessons toute collaboration avec cette société", a détaillé l'homme.