6 enfants maltraités par leurs parents, la "maison de l'horreur" en Picardie

Violentée depuis 10 ans, une fratrie de six enfants a été sauvée par les bons réflexes d'une infirmière de collège en 2019. Interpellés puis jugés, les parents ont nié les faits avant d'avouer devant le tribunal de Saint-Quentin (Aisne) le 1er septembre.

6 enfants maltraités par leurs parents, la "maison de l'horreur" en Picardie
© Katarzyna Białasiewicz/123RF

Trois ans de prison dont deux avec sursis et un bracelet électronique. Le verdict est tombé le 1er septembre au tribunal de Saint-Quentin (Aisne) pour ce couple, reconnu coupable de violences sur leurs six enfants âgés de 1 à 13 ans.
Les faits remontent à juin 2019, lorsque l’aînée de la fratrie se présente au collège Hanotaux avec un œdème à l'œil gauche, selon les informations du Courrier Picard.
Alertée, l'infirmière scolaire découvre alors d'autres traces de coups sur les jambes, les bras et le dos de l'adolescente, qui fini par avouer que ses parents la "tapent souvent, mais pas tous les jours". 

"Un sextoy à côté d'un biberon"

Après s'être rendus au domicile familial, les enquêteurs ont découvert un lieu insalubre, "jonchés de détritus, où règne une odeur nauséabonde", d'après Maître Vignon, administrateur ad hoc pour le conseil départemental de l'Aisne, partie civile dans ce dossier. "On constate la présence d'un sextoy à côté d'un biberon. Il a même suspendu un bébé dans le vide", a-t-il précisé. Le Procureur de la République a, quant à lui, décrit le logement comme "la maison de l'horreur".

A la barre, les parents ont d'abord nié, évoquant les marques de leurs progénitures par des bousculades à l'école.

Le couple ne travaille plus depuis 2010 et oblige leur première fille à faire ménage et repas pour toute la famille. Finalement, la mère a avoué elle aussi subir les coups de son conjoint et a même expliqué que lorsque ce dernier perdait aux jeux vidéos, il lançait sa manette sur les enfants. De son côté, l'homme a révélé être "impulsif" et prendre "des cachets".

Des parents "Thénardier" 

"La pauvreté n'est pas une excuse à la maltraitance des enfants ", a déclaré Maître Vignon, qui a pris connaissance du passif difficile des accusés, eux-mêmes élevés au sein de foyers violents.

Le père a écopé de trois ans de prison dont deux avec sursis et une année à domicile avec un bracelet électronique. La femme a été condamnée à 12 mois d'emprisonnement avec sursis, et les enfants ont depuis été placés.