Féminicides en hausse : 146 femmes tuées par leur compagnon ou ex en 2019

Drame des violences conjugales. Une enquête publiée le 17 août par le ministère de l'Intérieur rapporte que 146 femmes ont été tuées par leur compagnon ou leur ex en 2019. Un chiffre inquiétant qui ne cesse d'augmenter depuis plusieurs années...

Féminicides en hausse : 146 femmes tuées par leur compagnon ou ex en 2019
© Katarzyna Białasiewicz/123RF

C'est un effroyable constat... 146 femmes ont été tuées en 2019 par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus qu'en 2018 selon une étude de la Délégation aux victimes des directions générales de la police nationale et de la gendarmerie nationale rendue public le 17 août 2020. 27 hommes ont également été tués au sein de leur ménage. Au total, 173 personnes sont mortes des violences conjugales en 2019... C'est 16% de plus que l'année précédente où le bilan établissait 149 victimes.

Des chiffres glaçants

"En moyenne, un décès est enregistré tous les deux jours" , a répertorié l'enquête.

D'après les chiffres, 86% des victimes au sein du couple sont de genre féminin et 88% des agresseurs sont hommes.

Le plus souvent, la femme victime de violences conjugales a été identifiée "de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n'exerce pas ou plus d'activité professionnelle", a rapporté l'étude.

L'auteur du crime est quant à lui "majoritairement masculin (88%), le plus souvent, marié, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans, et n'exerce pas ou plus d'activité professionnelle".

Ces horribles homicides ont presque tous eu lieu dans des couples hétérosexuels, à l'exception de sept décès dans des couples d'hommes et un dans un couple de femme. 

Ils sont souvent déclenchés au sein même du domicile par une dispute (31%) ou une séparation mal acceptée (20%).

La maladie ou la vieillesse est également une des motivations précisées dans le rapport pour les couples de plus de 70 ou 80 ans. 

36% des meurtres ont été commis avec une arme blanche, contre 24% par une arme à feu.

Un tiers des personnes était sous l'emprise de l'alcool ou de la drogue lors du féminicide.

Un quart des meurtriers s'est suicidé après le passage à l'acte.

41% des femmes étaient déjà victimes de violences conjugales (physiques et psychologiques) avant leurs décès, 26% d'entre elles seulement avaient eu recours au dépôt de plainte.